samedi 17 juillet 2010
Souriez, s'il vous plaît
Curieux des écrivains envoûtés par le chagrin, j'ai découvert Jean Rhys, auteur de Voyage dans les ténèbres, de La Prisonnière des Sargasses et de Bonjour, minuit. Pour survivre, cette sœur en désespoir de Louise Brooks fut un temps, dans les Années folles, danseuse de revue. L’âme et le corps épuisés, Jean trouvait la force de peindre des paumées qui, comme elle, n’avaient jamais le dessus et n’en menaient pas large. Sa vocation pour le roman ? Nulle. "Je voulais vivre heureuse, tranquille et obscure", confessait-elle. "Je me suis traînée vers l’écriture." Preuve qu'on peut se traîner avec grâce.
Libellés :
délaissement,
supériorité de l'ennui
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
La grâce mélancolique de Jean Rhys m'a toujours fait penser à celle de Dorothy Parker qui, quand un journaliste lui demandait ce qu'elle ferait graver sur sa tombe, répondait : "Excusez-moi pour la poussière".
RépondreSupprimerDorothy Parker est morte seule dans une chambre d'hôtel, son chien et une bouteille d'alcool à côté d'elle.
Jean, Louise, Dorothy... et Sylvia Plath, quatre pétroleuses qui étouffaient sous une cloche de détresse.
RépondreSupprimerEt Sagan pas loin, cher Frédéric, qui a fait de l'ennui, de la mélancolie, le palace abandonné d'une vie. Bernard Frank à ses côtés, bien sûr ...
RépondreSupprimer