jeudi 19 janvier 2023

Macroniens, au poteau !


Les sbires de la macronie — ministres, députés, éditorialistes, sociologues, experts, intellectuels, etc. —  ne convainquent personne de la nécessité de repousser l’âge de départ à la retraite. Sous leurs éléments de langage techno-économiques, ils ne peuvent dissimuler les deux motifs de cette mesure. Le premier: obéir à Bruxelles qui exige de la France qu’elle s’aligne sur les autres pays européens en détruisant son système de protection et de solidarité sociales. Le second, plus évident: humilier les salariés et les chômeurs. Ces deux motifs se fondent en un seul et même projet politique. Si le monde du travail à qui on déclare une nouvelle guerre ne s’arme que de patience, il mérite le sort auquel on le condamne.   


 

lundi 16 janvier 2023

Ma morale


Pour 2023, je prends la ferme résolution de ne plus agir sans prendre exemple sur ce que font nos partenaires européens. Voici mon impératif catégorique: «Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être une directive de Bruxelles.» 


 

lundi 2 janvier 2023

Du saint homme


Joseph Ratzinger est mort le 31 décembre dernier. L’événement a été occulté par la fête païenne qui tombe ce même jour. J’ai admiré le pape, en particulier la fermeté avec laquelle il empêcha que des prélats fussent poursuivis pour de prétendus actes pédocriminels, mais, bien avant son pontificat, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi — poste qu’il occupa de 1981 à 2005. On oublie qu’au sein de la Curie romaine, la Congrégation pour la doctrine de la foi remplaça — en 1965 — la Sacrée congrégation du Saint-Office qui lui même succéda — en 1908 — à la précieuse Inquisition romaine. Pendant 24 ans Joseph Ratzinger sut taire en lui l’esprit éclairé par des études philosophiques pour lutter contre les hérésies et les pratiques sexuelles contraires aux bonnes mœurs chrétiennes. L’homme de Dieu ne céda pas à la facilité de réviser les procès instruits par ses prédécesseurs contre Giordano Bruno et Galileo Galilei. Au nom de l’amour du Christ, les deux hérétiques avaient mérité leur condamnation, le premier le bûcher, le second, après avoir abjuré ses billevesées scientifiques, l’assignation au silence. Mais là, où, à mes yeux, Ratzinger se montra glorieux, c’est lorsque, dans une audience de 2001, il salua la mémoire de Cyrille d’Alexandrie, ce bon évêque du quatrième siècle, qui incita des moines zélés à lapider, écorcher, démembrer, la philosophe Hypatie. Il faut dire que non seulement elle enseignait déjà l’invraisemblable théorie héliocentrique de notre système planétaire, mais qu’elle apparaissait à ses étudiants, selon un témoin de l’époque, comme si «l’esprit de Platon logeait dans le corps d’Aphrodite» — autrement dit comme une créature de Satan. 

Avec la mort de Joseph Ratzinger, l'Église catholique vient de perdre un inquisiteur comme, je l’espère, elle en fera encore.