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vendredi 27 novembre 2020
lundi 27 juillet 2020
En vacances chez moi
L’ami Carlos Pardo, en villégiature estivale, m’envoie cette photographie prise sur son itinéraire. «Bien sûr, m’écrit-il, je n'ai pas suivi la direction Philosophie indiquée sur le panneau sachant qu’elle aboutit à une impasse.» Carlos est un sage.
Personnellement, cet été, je n’irai nulle part. J’habite dans un endroit où bien des gens feraient des bassesses pour passer des vacances. J’évite la foule dans la journée. Je ne vais à la plage que tôt le matin, vers 8h, ou en début de soirée vers 20h. Je rate le spectacle des jolies en bikini, mais je profite d’un large espace, d'une gigantesque distanciation sociale. À ces deux moments de la journée, le soleil est amical. Entre-temps, je reste chez moi, à l’abri, en compagnie de mes deux ventilateurs au souffle discret mais efficace. Je lis. Je mets la dernière main à mon factum qui paraîtra en novembre. Je dors. Pour parodier mon cher Ecclésiaste, je dirais que, pour moi, il y a un temps pour me baigner et un temps pour me chauffer sur le sable, un temps pour surfer et un temps pour lézarder sur ma terrasse, un temps pour lire et un temps pour m’assoupir, un temps pour écrire et un temps pour rêvasser face au parc, un temps pour faire un tour des plages en Vespa et un temps pour faire la sieste. J’ajoute qu’il n’y a jamais rien de nouveau dans ma vie sous le soleil de la côte basque, mais que pareille routine existentielle me procure un souverain bien qui vaut mieux que la pompeuse béatitude des philosophes. Au moins est-il accessible sans ascèse. La Schiffterina me dit que les dieux me punissent de mon pessimisme en me condamnant à une dolce vita. Je sais qu'elle est dans leur secret et qu'elle me dit la vérité.
lundi 27 novembre 2017
lundi 11 août 2014
De la méditation à l'ombre
Photographie Claude Nori
«De toutes les
calomnies la pire est celle qui vise notre paresse, qui en conteste
l'authenticité.»
Cioran
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samedi 18 mai 2013
Ad usum mei — 14
Mon précédent billet a
suscité bien des réactions — et des échanges — chez les fidèles abonnés de ce blogue. Je comprends.
La thèse de Santiago Espinosa est si paradoxale qu’elle ne peut que surprendre.
Cela dit, toutes les idées philosophiques, ou, simplement, intelligentes, sont
paradoxales. Pour rester dans le domaine esthétique, on se souvient qu’Oscar
Wilde tenait pour lui — dans son délicieux essai L’effondrement du mensonge — que ce n’était pas l’art qui imitait
la vie, mais la vie qui imitait l’art. À juste titre. Personnellement je
connais des nanas, des lolitas, des bovarys. Candide, je les crédite d’abord
d’un certain romantisme. Mais le romantique, c’est moi. Jeune homme, j’étais le
Antoine Doinel de la côte basque, même si, souvent, on voyait en moi un don
juan. Certains soirs d’été à Guéthary, les ciels s’efforcent d’égaler les
couchants de Turner. Parfois, ils y parviennent, laissant place à la douceur
des choses. Quand la nuit est avancée, ma belle et moi nous regagnons Biarritz en
cabriolet démodé. Les tubes italiens nous accompagnent. C’est la dolce vita.
Pour en revenir au livre
de Santiago Espinosa, ce qui est difficile non tant à comprendre mais à
admettre, est l’idée que la musique est une expression, sans doute, mais qui
n’exprime rien — rien d’autre qu’elle même au moment précis où elle est jouée.
Un oiseau qui chante, comme on dit, n’exprime rien. Le plaisir pris à l’écouter
est « gratuit » — sauf si l’auditeur projette ses propres affects sur
les trilles perçues, et sauf si celles-ci déclenchent chez lui une émotion,
telle la gaieté. Mais en aucun cas l’auditeur, sauf à céder à
l’anthropomorphisme, ne pourra affirmer que le rossignol est joyeux et que s’il
s’égosille c’est pour manifester son état d’âme. On objectera qu’un compositeur
n’est pas un rossignol et, dès lors, qu’il peut fort bien avoir l’intention d’exprimer telle ou telle passion
dans son œuvre — l’enthousiasme ou le transport héroïque, par exemple, et
qu’elle sera éprouvée par l’auditeur. « Quand je sors d’un opéra de
Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne », dit Woody Allen. Mais pareille
objection en appelle une autre contre elle, à savoir que quelle que soit
l’intention du compositeur l’auditeur peut parfaitement ne pas l’écouter en ce
sens et ne s’en tenir qu’à un plaisir désintéressé, au sens kantien du terme,
c’est-à-dire un plaisir simple de mélomane ou de musicien. On voit ainsi la
ligne de démarcation tracée par Ortega y Gasset — tant dans La déshumanisation
de l’art que dans Musicalia — entre,
d’une part, une écoute «naïve» de la musique comme langage des émotions
ordinaires et comme occasion particulière de les ressentir un peu autrement,
sous une forme esthétique, et, d’autre part, une écoute «savante» ou «cultivée»
des œuvres comme architectures sonores peu ou prou sophistiquées destinées à
susciter des sentiments étrangers à toute psychologie. Les amateurs de la
première écoute appartiennent à la masse. Ils aiment la musique comme moyen de
danser, de protester, de s’indigner, de pleurer ou de se réjouir. Ceux de la
seconde appartiennent à l’élite. Ils écoutent la musique quand elle
s’offre comme l’expression à la fois réitérée et inouïe, harmonieuse ou non, de la cacophonie de l’existence, cette «histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et
de fureur et qui ne veut rien dire».
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dimanche 16 septembre 2012
À la recherche du cinéma d'avant
Arnaud Le Guern
Lutétia, avril 2011
Arnaud Le
Guern est né en 1976, année caniculaire qui annonçait la fin des Seventies.
C’était aussi l’année de mes vingt automnes (je suis né en octobre). «Quand
on aime la vie, on va au cinéma», disait un slogan publicitaire de
l’époque. Me concernant, ce fut le cinéma qui me fit aimer la vie. Le cinéma et,
soyons juste, les filles. Je les emmenais voir des films américains, italiens,
français. Quand un film était moyen je trouvais commode d’avoir une poitrine à
caresser sous un chemisier ou un shetland. Cela n’arrivait pas devant un film
de Claude Chabrol ou de René Clément. Et pour cause: j’étais amoureux de
Stéphane Audran, de Marie Laforêt, de Romy Schneider. C’est devenu le cas d’Arnaud
Le Guern. La cinéphilie est une forme raffinée de nostalgie. Il n’y a qu’à lire
Une âme damnée. Bien sûr, voilà un
livre comme je les goûte: écrit à la hussarde — au sens de Bernard Frank.
Bien sûr, il s’agit d’une biographie de Paul Gégauff, dandy, play-boy,
flambeur, scénariste et dialoguiste efficace et cynique des cinéastes de la nouvelle vague. Bien sûr ces chapitres courts, denses,
enlevés, se lisent comme les pages d’un scénario qui ne demande qu’à être mis en
images. Bien sûr, on se laisse embarquer par le récit de la vie de ce voyou
magnifique assassiné à coups coups de couteau par sa jeune et belle épouse — « Tue-moi si tu veux, mais arrête de m’emmerder !», lui dit-il
imprudemment lors de leur ultime et fatale dispute. Mais, on comprend bien que pour
Arnaud Le Guern, le personnage de Gégauff n’est qu’un prétexte pour déclarer
son amour aux actrices du monde d’avant, quand le cinéma savait photographier
leur regard mélancolique, leur silhouette élégante, leur visage émouvant de
garce ou d’âme perdue. Aujourd’hui, quelle actrice le bouleverserait ?
Audrey Toutou ? Valérie Lemercier ? Marion Cotillard ? Le Gégauff d’Arnaud Le Guern m’a conforté
dans cette certitude : quand on aime les femmes, il ne faut plus aller au
cinéma.
dimanche 9 septembre 2012
Philosophie sous parasol
Séance de lecture publique sur la plage de Guéthary
samedi 8 septembre 2012
Photographie de Claude Nori
"La moindre obligation sociale me lasse avant même que j’y sacrifie et m’irrite si elle s’éternise. À peine suis-je en société que le vide me manque. Rien ne m’est plus insupportable que la présence de bonshommes et de bonnes femmes pétant d’optimisme et embesognés à 'avancer dans la vie' alors que, au bout de leur trajectoire, leur tombe, déjà ouverte, les attend. Tout devient prétexte à les fuir et, pour me soustraire à l’effervescence générale, à multiplier les pauses: pause amour, pause rêverie, pause sieste, pause soleil, et, au cours de ses pauses, encore des pauses où je tente d’atteindre à la totale immobilité. Si bien que, mises bout à bout, toutes ces pauses finissent par conférer à ma vie un air de dolce vita qui n’a rien à envier à la vie bonne prônée par les philosophes et les poètes antiques."
In Philosophie sentimentale
(Éditions J'ai lu)
lundi 13 août 2012
Aspect glissant et incorrigiblement sentimental du nihilisme balnéaire
Session du lundi 13 août 2012
(spot de l'Hôtel du Palais)
(spot de l'Hôtel du Palais)
Trois Françoise auront compté pour moi.
Françoise Hardy, qui tant de fois m’a adressé son Message
personnel.
Françoise Sagan, dont chaque roman me souriait avec
tristesse.
Françoise, enfin, mon professeur de surf, si stylée
sur son mini malibu en maillot blanc deux-pièces, le visage hâlé par l’astre de
la mélancolie.
In Traité du Cafard
(Finitude)
mercredi 1 août 2012
Fuori concorso
Nous serons le 6 août à Locarno où se déroule actuellement son
65e festival international du cinéma. Ce sera pour nous un plaisir non
négligeable de nous voir interpréter sur grand écran, dans le film de
Jean-Charles Fitoussi, L’enclos du temps, le rôle du docteur altruiste William Stein porteur du projet d'éradication définitive du sentiment amoureux chez les humains. Si, par hasard, à cette date, des
abonnés de notre blogue flânent sur les rivages du Lac Majeur, qu’ils
détournent leurs pas vers la Piazza Grande afin qu’ils aient eux aussi la joie peu
commune de nous admirer.
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cinéma,
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dimanche 22 juillet 2012
Amitié, littérature et bikinisme
Photographie de Claude Nori
—
Vous voyez mes pieds?
—
Oui.
—
Vous les aimez?
—
Oui.
—
Et mes chevilles ? Vous aimez mes
chevilles?
—
Oui.
—
Et mes jambes. Elles vous plaisent?
—
Oui.
—
Et Arnaud Le Guern, l’obsédé amoureux de la Princesse Mimosa, de
Miss K. et des actrices des séventiz, vous le connaissez ?
—
J’ai lu son beau roman, il y a deux ans, Du
soufre au cœur.
—
Si vous êtes observateur, voici la couverture de
son prochain livre Une âme damnée, Paul Gégauff qui paraîtra le 13
septembre prochain.
—
J’observe, j’observe.
—
Si vous traversez la piscine sous l’eau dans le
sens de la longueur je vous prêterai mon exemplaire dédicacé.
— Ce
sera une partie de plaisir.
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