Étudiée au lycée, La Lettre à Ménécée d’Épicure, n’a, dit-on, jamais eu de réponse. C’est faux. Les éditions Louise Bottu (clic) en ont publié une, celle de Ménécée lui-même. Le lecteur découvre que si le disciple a bien compris la doctrine de son maître, il n’y adhère plus: Ce ne sont pas les dieux qui sont à craindre, mais les humains qui y croient. Il est faux de prétendre que la mort ne compte pas pour nous, c’est nous qui ne comptons pas pour la mort. Rien n’est aussi perturbant que de chercher la sérénité. Le hasard conduit le monde et nous n’avons aucun pouvoir sur le désordre de nos passions.
Brève mais argumentée, cette épître d’un voluptueux inquiet désabusera peut-être les esprits en proie à la superstition de la sagesse.
Bonjour M. Schiffter,
RépondreSupprimerAlors voilà, je suis du côté des technocritiques (pour ma part, branche ellulienne). Ceux-ci n'ont de cesse de promouvoir Epicure comme modèle philosophique idéal. Cette systématisation préférentielle me tape tellement sur le système (rabâchage mais en fait : promotion) que, jusqu'à présent, et même si je me suis procuré le volume d'Epicure édité chez Flammarion : je refuse de le lire.
En tant que cioraniste assumé, je vous pose la question : Pourquoi toujours Epicure au lieu de Diogène de Sinope, par exemple ? Et même, pourquoi toujours Epicure au lieu d'un Dôgen ou, même, d'un CIORAN ?
M. Emil, jadis, par tout son humour à la fois corrosif et fin, m'a extirpé de bien d'impasses autobiographiques réellement sombres.
En tout cas, je compte me procurer votre Ménécée pour m'introduire davantage chez Epicure (dont l'éloge - un peu trop facile de l'amitié me gonfle particulièrement ; je ne peux l'expliquer pour le moment mais j'ai une défiance toute naturelle vis-à-vis de ce penseur).
Il me tarde d'y voir plus clair, j'espère que cette nouvelle livraison de la maison Louise Bottu m'y aidera...
Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de journée.
Cordialement,
Pierre
Sentence vaticane N°38 (d'Epicure) :
RépondreSupprimer"Il est d'une absolue petitesse, celui pour qui il y a beaucoup de bonnes raisons de quitter la vie"
Alors, je veux bien que l'instinct de survie commande que nous empêchions notre prochain de se bazarder "raide" - même Cioran le faisait avec son fan téléphonique - mais quand même, si l'on ne peut même plus se suicider tranquillement, en son âme et conscience...
Je trouve cette sentence épicurienne d'une terrible méchanceté (aussi à la fois d'une naïveté désarmante). Parce que si l'on suit ce raisonnement, par exemple, pourrait-on en déduire que la fin de Socrate fut celle d'un pauv' type, d'un con ?
Bref, c'est ce genre d'affirmation de sa part qui me met en pétard contre Epicure...
Parbleu, chacun demeure quand même libre d'en finir avec lui-même si tel est son souhait...
Cordialement,
Pierre