mardi 14 décembre 2010

Quand vous parlerez de" The Swimmer" ne parlerez-vous pas de vous ?





Voilà. J'ai vu The Swimmer. On reconnaît un chef d'œuvre à sa façon de s'accrocher à votre mémoire comme un nuage au sommet d'une montagne. Je l'ai déjà signalé : Roland Jaccard consacre une belle page à ce film dans son blogue. Mais mon ami Tristan vient de me faire parvenir un beau texte qui traduit mon sentiment. J'ai le plaisir de le publier ici.




"Irrémédiable séparation d'avec le monde édénique des premières minutes (scène dont on ne comprend l'utilité qu'à la fin), prolongé par les premiers plongeons et la première piscine - l'atmosphère de ces retrouvailles fait immanquablement penser à une enfance rêvée: Ned Merrill est choyé, sa venue - de nulle part - enchante ses amis - particulièrement les femmes -, amis dont il semble être le fils, l'éternel adolescent, tant le contraste entre ce tarzan un peu vieilli et ses amis installés est saisissant.

La présence d'une jolie (ravissante Janet Landgard) engendre chez cet homme sentimental une bouffée nostalgique. Un homme sentimental n'étant jamais parfaitement renseigné au sujet de la comédie des passions (celle, en l'occurence, de l' adolescente qui, le considérant comme un demi-dieu, lui avait autrefois dérobé une chemise), il finit par effrayer celle dont il aurait aimé être - ou rester - l'ange gardien. Elle s'enfuit. Fin de l'idylle. Irrémédiable séparation et véritable commencement d'une déchéance qui le conduira à une fin cauchemardesque, précédée (et annoncée?) par la rencontre de l'enfant qu'il est resté, celui dont personne ne veut dans l'équipe, et qu'il pense dérangé au point de vouloir l'empêcher de plonger dans une piscine vide.

C'est le même enfant, Ned Merrill, qui se fait chasser d'une fête par des grands qui refusent de lui rendre "son" charriot, qui endure l'humiliation de devoir repasser trois fois devant le gardien d'une piscine pour avoir le droit de faire une longueur au milieu d'une foule écoeurante.

Le séducteur sera éconduit par une ancienne maîtresse qui se moquera de son sentimentalisme, le père sera humilié en apprenant que ses filles - sa dernière fierté - le tournent en dérision.

Irrémédiable séparation d'avec soi-même: Ned, regagne sa maison délabrée et vide dans une atmosphère de film d'épouvante (un peu appuyée, certes). Il sera incapable d'en ouvrir la porte: malgré ses efforts, ses contorsions, la créature difforme reste dehors, plaquée contre elle.


Merci à vous, Frédéric, et à Roland Jaccard."



Tristan T.

3 commentaires:

  1. Ce "Tarzan un peu vieilli" et égaré, à plus d'un titre m'en rappelle un autre qui m'est très proche, un autre exilé de sa vie.
    Burt savait chanter lui aussi, pas si brute.. Ici la porte s'est ouverte pour lui http://www.youtube.com/watch?v=amznbi0lFaU&feature=related

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  2. Le beau Burt pour oublier Charletone Hessetone...

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