Pourquoi une tête plate, semi instruite, voire diplômée, cherche-t-elle à apparaître comme «réactionnaire»? Parce que c’est plus chic que de se montrer telle qu’elle est, bêtement de droite. En se prétendant réactionnaire, la tête plate pense qu’elle confère à ses opinions d’épicière partisane de l’ordre une allure plus noble. Si elle vote Sarkozy, Macron, Le Pen, Zemmour, en déclarant qu’elle se coiffe de tel ou tel auteur qu’elle n’a pas la capacité de lire comme Péguy ou Bernanos, le plus souvent elle cite par ouï-dire Muray, Camus (Renaud), Millet — qui serait davantage à son niveau. Vraiment réactionnaire, la tête plate connaîtrait bien les «prophètes du passé», comme les appelait Barbey d’Aurevilly, à savoir de Maistre, Bonald, Chateaubriand, auxquels j’ajouterais Schopenhauer, Nietzsche et Baudelaire, et, pour aujourd’hui, les visionnaires Cioran, Albert Caraco, Nicolás Gómez Davilá. Ce que ne comprend pas la tête plate, toute à sa culture littéraire de seconde main, c’est que fréquenter les œuvres de pareils écrivains n’a pas pour but de se démarquer du progressisme, de la bien-pensance, du «politiquement correct», de la doxa bêtement de gauche, mais de s’adonner au plaisir de chouanner en solitaire dans sa chambre contre l’époque présente sachant qu’elle a hérité, sans exception, des ridicules des époques passées, et ce, depuis la préhistoire.
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