Extrait :
“« Tous les auteurs qui se sont occupés de politique […] s’accordent à dire que quiconque veut fonder un État […] doit supposer les hommes violents et toujours prompts à manifester cette violence toutes les fois qu’ils en auront l’occasion. Si cette tendance vicieuse n’apparaît pas immédiatement, il faut l’attribuer à quelque raison mystérieuse et penser qu’elle n’a pas eu l’aubaine de se montrer ; mais le temps qui, comme le dit l’adage, est l’accoucheur de la vérité, la mettra sans tarder au plus grand jour ». En relisant Machiavel, je me rends compte que je suis resté anarchiste. À ceci près, l’auront compris mes amis ou mes ennemis de gauche, que l’anarchie n'est pas pour moi une option idéologique, ni un idéal à atteindre, une utopie alternative à la forme de désordre social qu’ils combattent. Elle m’apparaît comme la réalité même du politique. La mère et la reine des sociétés, des nations, des empires, dirait le sage d’Ephèse. De quoi me pousser au fanatisme de l'inaction.“
Il n'empêche, l'âme humaine dans le métro, elle révèle de sacrées talents ! Vous en connaissez, vous, d'autres prédateurs qui parviendraient à s'entasser ainsi sans broncher ?
RépondreSupprimerMoi, en tout cas, chaque fois que j'y suis, ce n'es pas le manque de sourire qui m'épate mais l'absence d'agression ? Si chacun s'isole dans sa bulle, c'est me semble-t-il avant tout pour ne pas mordre son voisin.
Disons que l'âme humaine est admirablement douée pour la grégarité.
(je sens que tout le monde ne sera pas d'accord)
l'homme est grégaire de nature et pour autant pervers polymorphe d'enfance ..
RépondreSupprimerHomme grégaire, homme pervers, âme prédatrice ! Chers internautes, je ne voudrais pas passer pour plus malin que je ne suis, mais "l'homme" ne serait-il pas qu'un concept, au même titre que "l'âme humaine" ? Parfois, j'ai l'impression que nous voyons uniquement ce que nous désirons voir... Et de nos désirs naîtraient ces concepts. Des illusions, en somme. Comprenez-vous ?
RépondreSupprimerC'est intéressant Boris ce que vous dites, nous ne voyons naturellement qu'à travers nos propres prismes mais la perversité disparaît-elle si je ferme les yeux ? tout n'est toujours que concepts, le monde est un concept et la vérité est probablement toujours ailleurs si tant qu'elle ne soit pas elle même pure illusion ..
RépondreSupprimerA ce sujet, chère Catherine, me revient à l'esprit un chapitre du "Philosophe sans qualité" intitulé "Le monde comme désir et illusion".
RépondreSupprimerMais qu'entendez-vous au juste par "perversité" ? Cela m'intéresse.
La perversité en tant qu'elle nous touche tous, non pas au sens psychotique donc psychiatrique du terme, est l'art, selon moi, que chacun de nous a, structurellement, d'utiliser un mode relationnel nous permettant d'assouvir nos pulsions notamment au détriment des autres et ce sans aucune culpabilité. Je rebondissais donc sur les posts précédents et notamment sur cette notion évoquée de prédateur et ne faisais donc qu'y répondre. Autrement dit en chacun de nous la pulsion criminelle est de loin et sans aucun doute la plus forte mais heureusement nous avons un surmoi qui nous interdit de passer à l'acte ! Lacan et Freud bien sûr ont largement traité du sujet mieux que je ne pourrais le faire moi-même en un court espace. Sachez qu'il ne faut pas voir dans la perversité naturelle de l'homme une quelconque pathologie bien évidemment mais une propension à assouvir des pulsions pas toujours, comme dirais-je, très propres si tant est que ce mot soit bien adapté, disons pas très propres au regard d'une norme de société. J'espère avoir répondu cher Boris. Quant au monde entre désir et illusion, évidemment .. tout est dit dans cette phrase !
RépondreSupprimerMerveilleusement, chère Catherine et je vous en remercie. Il faudra donc que je m'intéresse de plus près à la psychanalyse, si je veux connaître la généalogie du désir...
RépondreSupprimerla psychanalyse est en effet extrêmement enrichissante et traite évidemment du désir et du manque ..
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