mercredi 24 juillet 2013

Ad usum mei — 20


Pour les ennemis de la solitude, du silence et de l’ennui, c’est toujours une aubaine quand une ville célèbre ses fêtes. Quatre jours durant, le grégarisme, le boucan et la vulgarité, revêtus de l'uniforme blanc et rouge, régneront sans partage et ad libitum sur Bayonne. Les ruelles du quartier le plus populeux changeront de nom. La rue Pannecau deviendra rue du Pissat, celle des Cordeliers rue du Vomi, la place Saint-André place des Miasmes. Les quais de la Nive, de l’Adour, les remparts, seront les lieux recherchés des rixes, des viols et des comas éthyliques. L’intérêt est que, pendant cette parenthèse dionysiaque et conviviale, les plages et les vagues verront une baisse sensible de fréquentation. L’abrutissement de la foule en liesse fait parfois la félicité du petit nombre des cœurs mélancoliques et balnéaires.