lundi 27 juillet 2015

Diarista vasco



Iñaki Uriarte

«J’ai connu la prison. J’ai fait une grève de la faim. J’ai enduré un divorce. J’ai assisté un mourant. Une fois, j’ai fabriqué une bombe. J’ai fait du trafic de drogues. Une maîtresse m’a plaqué, j’en ai plaqué une autre. Un jour ma maison a brûlé. J'ai été cambriolé. J’ai subi une inondation et une sécheresse. J’ai été percuté par une voiture. J’ai eu un ami mort assassiné et enterré dans son propre jardin par ses tueurs. J’ai aussi connu un type qui en a abattu un autre — un autre encore qui s'est pendu. C’est seulement une question d’âge. Tout cela m’est arrivé tout au long d'une vie en général tranquille, pacifique, sans grandes secousses.»
Iñaki Uriarte — Diarios (1999-2003)   
(Merci à Etienne Milena —clic — de m'avoir fait découvrir cet écrivain)

samedi 11 juillet 2015

Zorbec le Gras



Dans Le Prince, au chapitre XVIII intitulé Comment les princes doivent tenir leur parole, Machiavel écrit: «On pourrait alléguer des exemples innombrables dans le temps présent, montrer combien de traités, combien d'engagements sont partis en fumée par la déloyauté des princes et que celui qui a su le mieux user de la vertu du renard en a tiré les plus grands avantages. Toutefois, il est bon de déguiser adroitement ce caractère, d'être parfait simulateur et dissimulateur. Car les hommes ont tant de crédulité, ils se plient si servilement aux nécessités du moment que le trompeur trouvera toujours quelqu'un qui se laisse tromper.» Alexis Tsipras a dû lire le Florentin, à moins qu'en admirateur de feu Charles Pasqua il se soit souvenu de cet aphorisme qu'icelui aimait à répéter: «Les promesses n’engagent que ceux qui y croient».