À nos yeux, un palestinien et un
israélien de qualité sont des hommes qui, respectivement, ne cautionnent ni les
provocations belliqueuses du Hamas, ni les exactions de Tsahal. Ces hommes,
nous le supposons, doivent se trouver du côté de l’Autorité palestinienne et de
la gauche israélienne. Sauf que leurs partis sont impuissants à calmer l’hybris ou l’ivresse du carnage qui
anime les faucons du Likoud et les djihadistes du Hamas — Hamas qui fut au
départ, nous le rappelons, un groupuscule soutenu par Israël pour affaiblir le
Fatah. Nous ne croyons pas à une paix diplomatique. La paix n’est qu’un
armistice qui s’obtient soit quand une armée écrase l’armée ennemie, soit quand
le rapport des forces de destruction réciproque s’équilibre : quand les
deux camps, après la montée aux extrêmes — comme dit Clausewitz —, se rendent
compte qu’il serait plus dommageable que profitable pour chacun d’eux d’aller
plus loin dans le conflit. Pour l’heure le rapport de forces entre Tsahal et le
Hamas est de l’ordre de mille contre un. Nous notons toutefois que cette
dernière organisation a fait des progrès sur le plan militaire et tactique. En
causant des dégâts et des pertes humaines dans les rangs de l’armée israélienne,
elle oblige celle-ci à une sorte de guerre totale qui touche davantage les
civils que des combattants, ce qui, bien entendu, suscite la réprobation de
l’opinion internationale. C’est un piège que les stratèges de Tsahal n’ont pu
éviter et le Hamas peut considérer qu’il a remporté là une victoire. Certes, ce
parti n’attend pas que des intellectuels le soutiennent en Occident, comme des
idiots utiles, selon l’expression de Lénine, soutiennent Israël. Son
but est que l’on perçoive sa capacité de nuisance comme pouvant être égale à
celle du Hezbollah ou d’autres milices djihadistes au Levant. De même que le
président Bush Jr. a favorisé les succès militaires des
mahométans en Irak, le Hamas compte sur Netanyahou pour qu’il lui ouvre les
avenues non d’un Etat laïc tel que le souhaitait Yasser Arafat, mais d’un
émirat islamique en Palestine.
vendredi 25 juillet 2014
samedi 19 juillet 2014
Ad usum mei — 38
Entre des travaux mercenaires pour
le compte de Philosophie Magazine et
du Nouvel Obs qui m’ont tous deux recruté
afin d’écrire des articles sur Montaigne — devenu depuis quelques étés un
penseur pour juilletistes et aoûtiens —, entre ces travaux, donc, et mon séjour
sur la Costa Brava, j’ai négligé mon blogue — ce qui n’a aucune importance. Je
préfère lire. En ce moment, un livre me ravit. Il s’agit de Je ne renie rien(Stock), une série
d’entretiens que Françoise Sagan donna à divers chroniqueurs littéraires au
long des années 1956-1992. J’ai sans doute tout lu d’elle. Ses romans, ses
pièces de théâtre, ses essais. Là, dans ce recueil, chaque page est un régal
d’humour et de philosophie simple — la seule qui vaille pour avoir été inspirée
par des lectures, des rencontres décisives, des accidents de voiture, des
semaines d’hôpital et des chagrins d’amour. Je contresignerais tous les propos
de Sagan ou ses formules. Celle-ci, par exemple: «Ceux qui
peuvent regarder la vie sans peur me font peur», ou celle-là, si
savoureuse sur les lèvres d’une jusqu’au-boutiste de la mélancolie : «J’aime
beaucoup la vie, nous avons des flirts très poussés». Et dire que quantité de
pédants lui ont préféré Margueritte Duras… Pour oublier cette bonne femme de lettres,
dégustons un autre aphorisme de Françoise: «Je me conçois plus
insouciante que futile et, d’ailleurs, je préfère passer pour quelqu’un de
futile que pour une intellectuelle résolue.»
jeudi 10 juillet 2014
mardi 1 juillet 2014
L'anti-concon — 2
«Vous me dégoûtez tous, avec votre bonheur!
Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui
lèchent tout ce qu'ils trouvent.»
Jean Anouilh
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