vendredi 31 décembre 2010

Au commencement de 2011 : l'afteur pessimiste et balnéaire (veuillez cliquer sur ce titre, s.v.p.)


Demain matin, à l'aube, après une nuit de oufs passée au Carré Coste, puis, certainement, au Caveau, ces jeunes admiratrices biarrotes du philosophe sans qualités ne manqueront pas d'écouter leur idole sur France Inter interviouvée par la charmante Laurence Luret dans son émission "Parenthèse" — entre 7h 30 et 8h 30. Puis, sereines, elles s'endormiront.

jeudi 30 décembre 2010

Les bonnes femmes — 3.

 


"Les femmes, il faut les aimer ou les comprendre, mais on ne peut faire les deux."

Nicolas de Chamfort

lundi 27 décembre 2010

Les bonnes femmes — 1.


"Le privilège que la monogamie et les lois qui en résultent accordent à la femme en la proclamant l'égale de l'homme — ce qu'elle n'est à aucun point de vue — a pour conséquence que les hommes sensés et prudents hésitent souvent à se laisser entraîner à un si grand sacrifice[que le mariage], à un pacte si inégal."

Arthur Schopenhauer
Essai sur les femmes

dimanche 26 décembre 2010

Relire les livres d'un désœuvré


« Parfois, je me regarde dans la glace, et je vois, à mes yeux, que mon âme est de sortie, que je lui déplaisais trop, qu’elle est allée respirer l’air frais… »

Maurice Sachs
Le Sabbat

mardi 14 décembre 2010

Quand vous parlerez de" The Swimmer" ne parlerez-vous pas de vous ?





Voilà. J'ai vu The Swimmer. On reconnaît un chef d'œuvre à sa façon de s'accrocher à votre mémoire comme un nuage au sommet d'une montagne. Je l'ai déjà signalé : Roland Jaccard consacre une belle page à ce film dans son blogue. Mais mon ami Tristan vient de me faire parvenir un beau texte qui traduit mon sentiment. J'ai le plaisir de le publier ici.




"Irrémédiable séparation d'avec le monde édénique des premières minutes (scène dont on ne comprend l'utilité qu'à la fin), prolongé par les premiers plongeons et la première piscine - l'atmosphère de ces retrouvailles fait immanquablement penser à une enfance rêvée: Ned Merrill est choyé, sa venue - de nulle part - enchante ses amis - particulièrement les femmes -, amis dont il semble être le fils, l'éternel adolescent, tant le contraste entre ce tarzan un peu vieilli et ses amis installés est saisissant.

La présence d'une jolie (ravissante Janet Landgard) engendre chez cet homme sentimental une bouffée nostalgique. Un homme sentimental n'étant jamais parfaitement renseigné au sujet de la comédie des passions (celle, en l'occurence, de l' adolescente qui, le considérant comme un demi-dieu, lui avait autrefois dérobé une chemise), il finit par effrayer celle dont il aurait aimé être - ou rester - l'ange gardien. Elle s'enfuit. Fin de l'idylle. Irrémédiable séparation et véritable commencement d'une déchéance qui le conduira à une fin cauchemardesque, précédée (et annoncée?) par la rencontre de l'enfant qu'il est resté, celui dont personne ne veut dans l'équipe, et qu'il pense dérangé au point de vouloir l'empêcher de plonger dans une piscine vide.

C'est le même enfant, Ned Merrill, qui se fait chasser d'une fête par des grands qui refusent de lui rendre "son" charriot, qui endure l'humiliation de devoir repasser trois fois devant le gardien d'une piscine pour avoir le droit de faire une longueur au milieu d'une foule écoeurante.

Le séducteur sera éconduit par une ancienne maîtresse qui se moquera de son sentimentalisme, le père sera humilié en apprenant que ses filles - sa dernière fierté - le tournent en dérision.

Irrémédiable séparation d'avec soi-même: Ned, regagne sa maison délabrée et vide dans une atmosphère de film d'épouvante (un peu appuyée, certes). Il sera incapable d'en ouvrir la porte: malgré ses efforts, ses contorsions, la créature difforme reste dehors, plaquée contre elle.


Merci à vous, Frédéric, et à Roland Jaccard."



Tristan T.

lundi 29 novembre 2010

Lapidaire




Un philosophe, à Cioran :

On ne peut pas être tout à fait d'accord avec ce que vous dites.


Cioran, au philosophe :

C'est toujours un peu le cas avec la vérité.

samedi 27 novembre 2010

Il giorno della Schiffterina




"Aimer une femme, c'est ne pas admettre la possibilité d'un monde où elle serait absente".


José Ortega y Gasset

vendredi 26 novembre 2010

L'existentialisme est un primatisme

 


"On sait que, selon Sartre, les différents modes d'existence se définissent essentiellement par le regard d'autrui, toujours aliénateur, qui les fige, les glace, et les “choséifie“. […]Ainsi, il n'y a pas, en soi, de Jaunes ou de Noirs de par le monde, mais certains Hominiens auxquels l'Hominien occidental a répété inlassablement : “Tu es le Jaune-pour-autrui-dans-le-monde“, ou “Tu es le Noir-pour-autrui-dans-le-monde“, jusqu'à ce que ces malheureux hommes aient fini par se persuader qu'ils étaient bien réellement, qui le Jaune, qui le Noir.
Ainsi en a-t-il été des Chimpanzés. À force de s'entendre répéter à travers les grilles : “Toi, tu es un Chimpanzé“, le primate en est arrivé à se constituer véritablement comme Chimpanzé. […] C'est nous qui, par notre regard, avons posé les Chimpanzés en tant que Chimpanzés-pour-autrui-dans-le-monde. […] C'est parce que l'Hominien [occidental] bourgeois a toujours voulu regarder le Chimpanzé comme Chimpanzé, que le Chimpanzé s'est trouvé, en un mot, chimpanzéifié. […]Telle est notre œuvre. […] De Primates libres, nous avons fait des esclaves. Comment ne pas craindre, ne pas prévoir, ne pas comprendre, leur imminente révolte ?"

Clément Rosset
Lettre sur les chimpanzés

mercredi 24 novembre 2010

Âge d'or


Les gens font des enfants sans penser au voisinage. Au Paradis, il n'y avait pas d'enfants.

lundi 22 novembre 2010

Le Prince — relire le chapitre XVIII

Le défaut majeur de Nicolas Sarkozy dont les caisses du crédit accordé à sa personne sont vides, n’est pas tant de ne rien maîtriser de l'art de la prudence politique, que de négliger la lecture de Machiavel chez qui il aurait trouvé ce conseil avisé: «Le Prince a peu à craindre les conspirations lorsque son peuple lui est attaché; mais aussi il ne lui reste aucune ressource, si cet appui vient à lui manquer. Contenter le peuple et ne pas désespérer les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner.»

mardi 16 novembre 2010

Tape à l'œil contemporain

 


"Une œuvre d'art, aujourd'hui, c'est n'importe quel objet qui coûte cher."

Nicolas Gómez Dávila

dimanche 14 novembre 2010

Pessimisme balnéaire et mondanités

Biarritz, ce dimanche 14 novembre 2010, 17 h. La pluie pèse de tout son poids sur le soir pour qu'il tombe encore plus tôt. Je repense à la journée de mardi — à ce prix Décembre réputé chic et bien doté qu’une douzaine de personnes qui ne me connaissait pas personnellement — sauf l'une d'entre elles que je vois l’été à Guéthary — m’a décerné. En déjeunant avec les membres du jury dans la salle de restaurant véhipé du Lutétia, je me faisais l’effet d’être un cousin lointain invité à la table d’une famille divisée par des intérêts divergents, sans doute, mais liée par des activités communes. Tout le monde se tutoyait, riait, trinquait. J’avais du mal à penser que j’étais la cause d’une pareille bonne humeur. Gagné moi-même peu à peu par l’ambiance, je compris quelle était la finalité première d’un prix littéraire : se réunir entre gens d’une même profession et, toutes vanités et animosités rangées au vestiaire, se taper la cloche dans un palace parisien grâce à la générosité d’un mécène. Une fête de comité d’entreprise, en quelque sorte, plus mondaine et peuplée de belles femmes. 

mercredi 10 novembre 2010

Autumn in Paris


Mardi 9 novembre 2010. Laure Adler, présidente du jury du prix Décembre, annonce au lauréat, en présence d'une foule amassée dans le grand salon de l'hôtel Lutétia, qu'il est déchu de son titre d'essayiste le moins lu de France — déchéance dont l'intéressé ne lui tient pas rigueur. 

lundi 8 novembre 2010

Sartre par Baudelaire

Portrait de la canaille littéraire.
Doctor Estaminetus Crapulosus Pédantissimus.
Son portrait fait à la manière de Praxitèle.
Sa pipe.
Ses opinions.
Son hégélianisme.
Sa crasse.
Ses idées en art.
Son fiel.
Sa jalousie. 

Un joli tableau de la canaille moderne.
 

Charles Baudelaire
Mon cœur mis à nu