mercredi 5 juin 2024

Le plus beau des chants désespérés

 


3 commentaires:

  1. Ah Frédéric !

    Pour le moment votre plus beau cours.

    J'ai même commandé l'Opus immédiatement chez la "FNAC".

    Je sais que vous n'aimez pas les familiarités ou les hommes un peu trop saoul pour être honnête mais pourtant je ne surjoue pas du tout mon admiration : "je vous trouve superbe" :)

    Moi, l'homme bancal, à moitié discount et bradé pour la grande foire du dérisoire, qui ne désire au fond que la fin, j'aimerais, si je pouvais formuler un voeux, finir en beauté moi aussi - dans un costard sublime aux odeurs fortes d'opiums de sauvages amazones.

    Je suis le Spleen et vous êtes l'Idéal...

    Pardon, il est tard et il se pourrait que je prenne mes délires pour des fulgurances.

    Ne m'en veuillez pas trop, d'accord ?

    Avec beaucoup de sympathie cher auteur,

    Max :)

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  2. Moi aussi je me demande si l'honnête homme a existé, peut exister...
    Je dis oui à la seule condition qu'il ne se plaigne pas, jamais.
    Tout est vanité sauf l'amitié aurait dit Roland.
    Un nihiliste de pacotille qui salue votre présentation de l'Ecclésiaste, un antidote à nos délires...

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  3. Au-delà du plaisir renouvelé de vous entendre - et avec toute la réserve d’un esprit peu versé dans la philosophie, j’en conviens - j’achoppe néanmoins sur le terme « nihiliste » dont vous qualifiez le texte de l’Ecclésiaste. Il me semble que l’auteur n’exclut pas, derrière chaque existence humaine, une intentionnalité à l’œuvre qui ferait la part belle au mystère.

    Verset 8,16, intitulé justement « Le mystère des choses », il est écrit ceci :

    « Lorsque j'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, et à considérer les affaires qui se font sur la terre - car ni jour ni nuit les yeux [de l’homme] ne voient le sommeil - alors j’ai reconnu au sujet de toute l’œuvre de Dieu, que l’homme ne peut découvrir l’œuvre qui se fait sous le soleil. Quelque peine que l’homme se donne à chercher, il ne trouve pas. Et même si le sage prétend savoir, il ne peut trouver. »

    Ce n’est donc pas que « Dieu abandonne le monde à son équilibre ou son déséquilibre », c’est que le dessein de Dieu reste inintelligible à l’homme. Ce n’est pas non plus que la rétribution soit la même pour tous, à savoir injuste puisque aléatoire, c’est qu’il y a un temps pour tout : « Et j’ai dit, moi, en mon cœur : Le juste et le méchant, Dieu les jugera, car il y a un temps pour toute chose, et sur toute œuvre un jugement » (Verset 3,7). En d’autres termes, à l’échelle de Dieu, ou de l’univers ou du karma (peu importe le nom qu’on lui donne) rien ne se perd et tout fait sens. Dans l’Ecclésiaste, Dieu se tient hors de la durée humaine. Son « temps » n’est pas le nôtre, pour autant il ne nous abandonne pas : « Dieu a mis aussi la durée dans [le] cœur [de l’homme] sans que [ce dernier] puisse découvrir l’œuvre que fait Dieu du début à la fin ». J’imagine que nous sommes nombreux à avoir expérimenté, au cours de nos existences, un évènement perçu, sur le moment, comme injuste et réaliser bien plus tard qu’il s’agissait d’une chance, voire d’une bénédiction.


    Quant au pessimisme … Certes, du point de vue de l’Ecclésiaste, la vie semble exécrable et tout finit par la mort. A ceci près que : « Chien vivant, vaut mieux que lion mort ». L’Ecclésiaste en prend son parti et nous invite à jouir - sans amoralisme et sans nuire à autrui - des plaisirs que nous offre la vie. Il ne s’agit pas d’une posture, ou d’un stoïcisme élégant. C’est beaucoup mieux que cela. A mon sens, l’Ecclésiaste sait intuitivement que l’aptitude au bonheur n’est ni quantifiable, ni monnayable encore moins localisable. C’est quelque chose « hors sol », « hors temps » et surtout hors d’atteinte. Dans cet espace délivré de l’illusion du temps, l’homme fusionne alors avec son créateur qui Est celui qui Est de toute éternité. L’homme devient alors incorruptible, dans toutes les acceptions du terme.

    A la suite de l’Ecclésiaste, et comme pour l’éclairer davantage, le Nouveau Testament rappellera aux hommes (croyants) qu’ils sont dans le monde, mais pas de ce monde.

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