Frédéric Schiffter, philosophe sans qualités: Incipit sans suite

lundi 5 septembre 2016

Incipit sans suite — 10

On pouvait philosopher tant qu’on voulait, aucun argument ne lui ôterait de l’idée que la joie était une affaire de circonstance, uniquement de circonstance.

4 commentaires:

Le Marquis de l'Orée05 septembre, 2016
En effet. Et plus curieusement encore, il arrive que la joie nous tombe dessus en l'absence de toute circonstance.

N'est-elle pas le fruit d'une quelconque chimie intérieure ? J'en ai souvent l'impression.

Rien de particulier ne se passe, quand tout à coup, hop ! nous voilà joyeux.

A peine plus tard : patatras, naturellement.

L'intérieur d'une tête, quel foutoir. Certains jours, je donnerais tout pour être étêté.
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gerardgrig06 septembre, 2016
Ce pourrait être la jeunesse du Saint-Père italo-argentin, dansant comme en boîte sur sa Vespa Piaggio à Buenos Aires, en rêvant de la dolce vita. Il avait dans l'idée que la joie n'était qu'affaire de circonstances, puis il eut une illumination. Il compris un jour que la joie sans cause était un cadeau du Bon Dieu. Moralité : la joie mène toujours à la religion.
On oublie que l'Argentine est mi-espagnole, mi-italienne, et que Buenos Aires est même une ville construite par des Béarnais.
Pour développer l'incipit et son image, il y aurait alors une foule de possibilités et de bifurcations, avec un mélange d'airs de tango et de tarentelle. L'histoire serait doublée par une autre histoire, celle de la papauté et de ses scandales au cours des siècles. Il y aurait bien sûr la vision libertine de Sade et sa dissertation de Pie VI sur le meurtre, dans son Histoire de Juliette. Moi, je m'intéresserais au manuel kabbalistique du joueur italien, la Smorfia, écrite par un moine-devin rocambolesque pendant la Renaissance, et que les Italiens pratiquent autant que la Bible. La superstition avait partie liée avec la religion, car le pape avait le monopole du Lotto.
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Pierre06 septembre, 2016
A la bonne heure !
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gerardgrig10 septembre, 2016
Il y a un type de pré-incipit qui se suffit à lui tout seul, parce qu'il contient déjà tout le livre. C'est le titre, à inoubliable jeu de mots, des romans d'espionnage qui mettent en scène l'agent secret OSS 117, et qui s'inspirent toujours d'événements authentiques. Le prochain titre pourrait être, par exemple, "Pas de burkini au Burkina pour OSS 117".
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