«[…] N’ayez crainte, mon ami,
je n’ai point pris ombrage des mots avec quoi ce ministre a tenté de ternir La Princesse de Clèves. Pourquoi
souffrirais-je d’une attaque à propos d’un ouvrage dont la rumeur et elle seule
m’attribue la facture ? Quand bien même serais-je l’auteur de ce petit
roman, qui, à Paris, donnerait crédit au jugement d’un homme sans goût pour les
choses de l’esprit, uniquement attaché à cette ferblanterie d’apparat dont il
croit nécessaire de s’accoutrer pour prouver la petite hauteur de sa condition,
qui enrage de n’être point reçu là où se rencontrent les personnes de qualité, sauf,
d’après ce qui est dit, en la maison de Madame de *** où, par son opiniâtreté à s’y faire
connaître, il jouirait de quelque considération et de quelque largesse?»
Lettre
de Madame de La Fayette
à
François de La Rochefoucauld
(18
février 1679)
La trouvaille est magnifique, le temps se venge toujours et avec quelle ironie dévastatrice, mais il lui faut votre culture et votre mémoire pour frapper vite et fort.
RépondreSupprimerS'agissant de "La Princesse de Clèves", on trouvera ci-dessous de quoi entretenir le débat pendant encore quelque temps ...
RépondreSupprimerhttp://www.fabula.org/actualites/rions-un-peu-mme-de-pecqueresse-et-m-de-sarquise-cyrano-avec-nous-tartuffe-a-l-universite-hugo-ou-_28865.php
Délicieux.
RépondreSupprimerDélicieuse Marina, sans qui je n'aurais jamais rien su de La Princesse tant le livre me tomba et me tombe toujours aussi lourdement des mains.
RépondreSupprimer« Eh bien, Madame, voici un ouvrage dont la vertu sera d’aggraver la séparation des esprits fins des esprits grossiers. Quel que soit le faible nombre des premiers, c’est avec honneur et plaisir qu’ils défendront votre talent contre la multitude des seconds ».
SupprimerLa Rochefoucauld à Madame de La Fayette, 23 mai 1678