Francis Bacon
Study after Velazquez’s Portrait of Pope Innocent x 1953
"Ce qu'il y a de véritablement étonnant, c'est de voir les Papes devenir souverains sans s'en apercevoir, et même, à parler exactement, malgré eux. Une loi invisible élevait le siège de Rome, et l'on peut dire que le Chef de l'Église universelle naquit souverain. […] Je ne sais quelle atmosphère de grandeur[…] l'environnait sans aucune cause humaine assignable. Le Pontife romain avait besoin de richesses, et les richesses affluaient; il avait besoin d'éclat, et une splendeur extraordinaire partait du trône de saint Pierre, au point que, déjà dans le troisième siècle, l'un des plus grands seigneurs de Rome, préfet de la ville, disait en se jouant, au rapport de saint Jérôme: ”Promettez-moi de me faire évêque de Rome et tout de suite je me ferai chrétien.” Celui qui parlerait ici d'avidité religieuse, d'avarice, d'influence sacerdotale, prouverait qu'il est au niveau de son siècle mais tout à fait au-dessous du sujet. Comment peut-on concevoir une souveraineté sans richesses? Ces deux idées sont une contradiction manifeste.Les richesses de l'Église romaine étant donc le signe de sa dignité et l'instrument nécessaire de son action légitime, elles furent l'œuvre de la Providence qui les marqua dès l'origine du sceau de la légitimité. On les voit et l'on ne sait d'où elles viennent. […] C'est le respect, c'est l'amour, c'est la piété, c'est la foi, qui les ont accumulées."
Joseph de Maistre
Du Pape
Livre II, ch. VI
Borgia fut donc le plus grand des papes ... Je l'ai toujours su !
RépondreSupprimer”Promettez-moi de me faire évêque de Rome et tout de suite je me ferai chrétien.” Celui qui parlerait ici d'avidité religieuse, d'avarice, d'influence sacerdotale, prouverait qu'il est au niveau de son siècle mais tout à fait au-dessous du sujet"
RépondreSupprimerIl prouverait surtout qu'il est protestant ! Que Dieu lui pardonne cette faute de goût ...
Atteindre les sphères célestes nécessite d’utiliser les grands moyens… Etres sans dispositions morales ni physiques, s’abstenir.
RépondreSupprimerBénédiction ordinaire…
De retour à Pise, le 18 juillet de l’an 1581 « il s’éleva une grande contestation à l’église de Saint-François, entre les prêtres de la cathédrale et les religieux. La veille, un gentilhomme de Pise avait été enterré dans ladite église. Les prêtres y vinrent avec leurs ornements et tout ce qu’il fallait pour dire la messe. Ils alléguaient leur privilège et la coutume observée de tout temps. Les religieux disaient au contraire que c’était à eux, et non point à d’autres, à dire la messe dans leur église. Un prêtre, s’approchant du grand autel, voulut en empoigner la table ; un religieux s’efforça de lui faire lâcher prise, mais le vicaire qui desservait l’église des prêtres lui donna un soufflet. Les hostilités commencèrent alors des deux côtés et, de fil en aiguille, l’affaire en vint aux coups de poings, aux coups de bâtons, de chandeliers, de flambeaux et de pareilles armes ; tout fut mis en usage. De résultat de la querelle fut qu’aucun des combattants ne dit la messe ; mais elle causa un grand scandale ». Michel de Montaigne, Journal de voyage.
Michel de Montaigne, Journal de voyage.
Excellent Bacon...
RépondreSupprimerUn flash, où tout apparait d'un coup : obésité ankylosée, postérieur vissé, mains accrochées au trône doré, tête sans visage, sinistre bouche, en forme de trou, qui exhorte et menace...ambiance mortuaire, décomposition...