Jusqu’à ce que je regarde hier soir l’émission de Frédéric Taddéi, Alain Jugnon était pour moi un señorito de la contestation inconnu au bataillon. En cherchant dans Gougueul, j’ai découvert son sanchopancisme intellectuel à l’égard de Michel Onfray et son néo-debordisme. À ce sujet, voici une notice de présentation de son dernier ouvrage : Le Devenir Debord (Lignes).
« Le Devenir Debord, nous apprend Jugnon, n’est pas un livre de plus sur Debord, mais un livre avec Debord. Devenant Debord. Plus exactement, avec en soi un devenir Debord. Non pas par imitation. La pensée, c’est ce qui ne s’imite pas. Non pas donc pour devenir soi-même Debord après lui. Mais pour que tout devienne un peu de ce que Debord fut et pensa. Le redevienne. Le redevienne au point que lui-même revienne. »
Quelle cause sert un si redoutable libelle ? L’Homme. Car Jugnon part en guerre contre le nihilisme dont la politique sarkozienne est le nom, « nom transitoire d’une politique globale du capital, [qui] tient l’homme pour rien, le réduit à rien, au mieux le ridiculise, au pire le nie ».
C’est bien bon de la part de ce philosophe de vouloir sauver l’Homme, mais pourquoi cela doit-il passer, comme toujours chez les humanistes, par la négation du style ?
La photo qui illustre votre billet est inquiétante. Un air ubique et louche.
RépondreSupprimerUbique, chère V.? Kézako ?
RépondreSupprimerV., en bonne lectrice, fait référence à mon Ubik, Frédéric.
SupprimerJe suis vivant et vous êtes morts.
Ubique, ce serait une extrapolation de schizophrène et éventuellement une référence à K. Dick si je l'avais lu.
SupprimerJ'ai connu dans les eilletiz, à Biarritz, le traducteur de Ubik: Alain Dorémieux. Passablement porté sur la gnole. Ne semblait rien connaître à la littérature en dehors de la essèfe — qui m'a toujours un peu emmerdé.
SupprimerC'était très bien Dorémieux, surtout au début, quand il était édité avec Sternberg chez Losfeld dans les années soixante. Nouvelles bien fichues, bien écrites, érotisme assez puissant. Non, plutôt un bon dans son genre. Mais vous n'aimez pas son genre...
SupprimerQu'il ait été ivrogne, ce que je ne savais pas, est évidemment à porter à son crédit...
Dorémieux avait le vin sinistre. Il se mettait à vous insulter d'un coup. Un jour j'ai failli lui foutre ma main sur la figure. La présence de sa femme m'a arrêté. Me suis barré. Un ivrogne doit être génial pour être supportable. Ce n'était pas son cas.
SupprimerCa, le vin sinistre, c'est effectivement une malédiction...
SupprimerExcellent ouvrage, chère V., peut-être même le meilleur de ce cher Emmanuel.
RépondreSupprimerQuant à vous, cher Frédéric, sachez que votre billet tombe à point, comme l'oeuf sous la poule si vous me permettez l'expression quelque peu familière, puisque je viens de commencer l'excellent "Prodiges et vertiges de l'analogie" de J. Bouveresse qui fait suite à "l'affaire" Sokal et Bricmont, et où il est aussi question de style...
Excellente lecture!
SupprimerTristan
Emmanuel K. Dick ?
RépondreSupprimerK rrère
RépondreSupprimer"la essèfe m'a toujours un peu emmerdé"
RépondreSupprimerAvez-vous essayé Lovecraft ?
Non. Malgré l'excellent livre que lui a consacré Houellebecq.
RépondreSupprimerDans l'abyme du temps m'avait fait forte impression...
RépondreSupprimerEt, en effet, il faudra que je lise le livre de Houellebecq.
Ah la question du style ! entre philosophes, on se comprend, Schiffter, hein... Brasillach grand style ! Aragon sale style de gauchiste ! et Deleuze ah Deleuze pas de style Deleuze ! grand n'importe quoi Deleuze ! quand le philosophe regarde au style, l'homme ne voit pas le trou, hein...
RépondreSupprimerAlain Jugnon
Brasillach ? Jamais lu.
RépondreSupprimerAragon ? "Aurélien" meilleur que le "Gilles" de Drieu — romans parus tous deux, je crois, sous l'occupation.
Quant à Deleuze, trop de plis, de rhizomes, de mécaniques désirantes à mon goût.
Le style, Jugnon, c'est écrire par-delà droite et gauche. Viser juste et tirer dans le noir de la cible.
Le style c'est écrire par delà bien et mal
RépondreSupprimerCéline le seul style qui vaille
alors le gout qu'on en a ou pas, ce n'est pas la question
je tiens Artaud 1947 pour le seul styliste en philososophie après Socrate qui n'en avait pas
la seule fracture c'est nihiliste ou pas nihiliste
zarathoustra c'est à la place de bible ou rien
Alain Jugnon
J'en veux personnellement et selon mon goût au dandys postmodernes de ne pas être à la hauteur droitière de leur maîtres es nihil (le sale coup fait aujourd'hui à Baudelaire par certains sales petits messieurs catholiques à la mode décadence parisienne me dégoûte) : je préférerai toujours le Rimbaud communard au néo-Pierre-Minet de sous-préfecture, à la triste mine et à l'âme vite milicienne... le seul avenir d'un dandysme rimbaldien c'est Lautréamont ET Sade, basta. C'est dans mon livre mon style, pas dans les phrases de l'éditeur.
SupprimerAlain Jugnon
Changez d'éditeur, Jugnon.
RépondreSupprimerP.S. : Onfray, paraît-il, prépare un livre contre Sade, contre sa "méchanceté". Comment pouvez-vous accorder la moindre valeur intellectuelle à ce Père La Moraline ? Que vous soyez séduit par Debord, je comprends. Le folklore néo-rimbaldien, néo-dadaïste, néo-conseilliste, etc. Très bien. Mais Onfray ?
SupprimerEt je ne suis Onfray que pour l'athéologie. La philosophie athéiste demande un peu de travail collectif et d'études antichrétiennes, au nom de Bataille et de Nietzsche : Onfray reste le philosophe populaire de l'athéologie contemporaine, même s'il dit quelques bêtises sur Sade et sur Deleuze... j'écris sur lui pour montrer aussi la philosophie que cela rend possible demain (voir mon "Antichrists et philosophes" à paraître en mars chez Obsidiane)
SupprimerAlain J
Quel est l'intérêt d'un combat athéiste ? Qu'appelez-vous un travail collectif anti-chrétien? Contre la morale? Sade est plus marrant que Bataille et Nietzsche réunis. D'autant que, point de vue mœurs sexuelles, tout le monde partouze aujourd'hui. Même à Caen où vient d'ouvrir un club échangiste : Le Cyrénaïque. Tout le monde partouze, sauf Onfray qui préfère caresser les idées de Camus. Il est vrai aussi qu'il croit en l'Homme. L'Homme, cette idée platonicienne passée en contrebande dans son catéchisme hédoniste pour petites bonnes-femmes.
SupprimerLisez mon livre, Schiffter. Flammarion publie "Le philosophe sans qualité" et Lignes publie "Le devenir Debord" : ce ne sont pas les mêmes approches de la philosophie, en effet. Devenir ou ne pas être, voilà...
RépondreSupprimerAJ
Devenez qui vous voulez, mon cher, y compris le même: un suiveur.
SupprimerJe suis qui je veux en effet, je suis Nietzsche d'abord, je suis tous les hommes.
SupprimerAJ
Quel est l'intérêt d'une posture nihiliste ? vous publiez pour les légumes ? vous parlez pour les murs ? alors taisez-vous, vous, le premier. La philosophie est guerre politique contre la bêtise, cela suffit pour me faire écrivain. Cela me permet de penser l'athéisme et le matérialisme pour demain. Vous n'avez pas la gerbe qui monte vous à lire aux PUF le dernier livre de Philippe Nemo contre l'athéisme ou la dernière bave de Finkielkraut contre le matérialisme : moi ça me rend vivant pensant de rire de leurs gueules tristes de créanciers morbides. Grande santé pour tous, camarade !
RépondreSupprimerAlain J
J'écris pour les gens de mon club existentiel, voluptueux fatigués et farceurs sans espoir. Pour de jolies créatures, aussi. Philippe Nemo ? À supposer qu'il soit connu, qui ne lui pisserait pas à la raie — sans même que vous n'incitiez le populaire à le faire ? Finkielkraut bave sur le matérialisme ? Il est médiatiquement moins audible que votre Don Quichotte, ami des nouveaux chiens de garde : Busnel, Giesbert, Ruquier, etc.
RépondreSupprimerPourquoi vous battre contre des moulins à vent ? Changez de monture, descendez de votre bourrique de Sancho Panza. Flânez.
Donc pas si nihiliste que ça, vaguement hédoniste vous êtes ! pour toucher aux d(r)ames ! tant mieux alors !
RépondreSupprimerEt vous trouvez que Finkielkraut n'est pas le chef des chiens de garde sous sarkozy ? plus barbon et plus débandant que ruquier giesbert and co le vieil homme !... notez qu'Onfray vient de temps à autre vendre un livre : tout à fait dandy comme posture... notez que Finkielkraut lui vient en direct se laisser dégouliner l'âme malheureuse (dernièrement face à l'émoustillant Hessel chez FOG) !
non le chienchien de garde c'est Finkie : d'ailleurs dans le livre que je fais paraître en avril chez Golias "Les chiens de garde de la Sarkozie" je crépusculise les idoles de cette droite complexée : Finkielkraut, Gallo, Camus (le Renaud), Caron (le Maxence) etc
enfin sachez que cela m'amuse d'abord, me décolle les croûtes d'âme et me fait roi de la grosse farce... alors franchement quichotte et pança c'est pas mon truc ! vous pouvez changer la photo au-dessus de votre texticule sur moi. Mon idole, c'est de Niro dans Mean Street, jamais rendu le Don !
Alain Jugnon
Quand Onfray passe chez Giesbert, Busnel, Ruquier, etc., il y va pour évangéliser les foules et vendre ses livres gras de moraline. Finkielkraut, Camus, Gallo, Caron (?), des idoles ? Là encore vous prenez des moulins à vent pour des géants. De plus, Finkielkraut et Renaud s'affirment comme des réactionnaires et non comme des libéraux. Ils vomissent la Sarkozie, son bling-bling, son philistinisme, sa fascination pour la mondialisation, etc. Tous deux sont des chantres de la nation, des vielles humanités, du monde paysan d'autrefois. À les lire, on trouve des accents debordiens — le Debord post-I.S. "Cualquier tiempo pasado fue mejor", disent-ils. Rien à voir avec Gallo, avec Attali, avec Minc qui, eux, sont bien dans l'idéologie et le pouvoir capitaliste moderniste (ce ne sont pas des idoles pour autant, seulement des "experts" médiatiques). Onfray, en revanche, avec ses bons sentiments, son nietzschéisme de gauche ( quelle connerie ! comme si Nietzsche n'était pas un fichu réactionnaire !), son camusisme, exerce un magistère moral auprès des pauvres d'esprit qui en font une sorte d'abbé Pierre de la philosophie. Jetez un coup d'œil aux sites qui lui sont consacrés et voyez la dévotion qu'il suscite. Curieux que vous ne sachiez pas identifier les réelles idoles que produit la Sarkozie — les idoles de l'Indignation.
RépondreSupprimerP.s. : Comme vous pouvez vous en rendre compte, j'ai enlevé votre portrait. Bien à vous.
Le réactif nihiliste comme Finkielkraut jouit de prendre le vent du sarkozysme, c'est de la grande culture pour lui, pas de la philosophie. Le réactif dionysiaque est affirmatif et pense contre le nihilisme (catégorisations de Deleuze). Onfray est philosophe, comme Nancy l'est, même si Onfray l'est autrement, populaire et d'abord socratique (Socrate a dit des bêtises lui aussi mais il faisait la philosophie quand même). Il me semble qua dans vos livres, vous interrogez la philosophie depuis ce que vous imaginez être son extérieur (la vie, les femmes, le corps) et vous doutez de l'être : pourtant la philosophie contemporaine existe et les philosophes comme Onfray et Nancy la fabriquent encore au jour le jour... toute la métaphysique risque maintenant de disparaître pour penser enfin ou philosopher encore, à nouveau frais (lisez le dernier livre de Bernard Stiegler à ce sujet, tout y est). C'est un bon moment. Avec Onfray et avec Nancy.
RépondreSupprimerAlain Jugnon
Vous n'avez pas lu mes livres. Ce n'est pas grave.
RépondreSupprimerAu fond, vous êtes un militant. Eh, bien ! Militez, mon cher !
Quant à moi, je vais flâner dans Biarritz. La mer est belle. Jolies vagues sous vent d'est. Il y aura certainement du bon surf à contempler. Si j'étais moins flemmard, j'enfilerais ma combinaison (une 4/3 de Quick Silver) et irais me faire une petite session à la Côte des basques ou à Guéthary.
Vous connaissez le surf ? Deleuze s'y était intéressé, un temps. Non pour le pratiquer, mais pour pondre des concepts. Remarquez, c'est comme votre Onfray. Il est fortiche pour parler du corps et des plaisirs, mais il ne va jamais à la plage ni ne baise. Son hédonisme est une arnaque. Et vous êtes naïf.
Naïf comme Nietzsche, oui, puisque le devenir est innocent. Mais pas naïf car comme Marx : la guerre est totale. J'aimerais bien baiser et surfer comme vous, vous avez compris cela j'espère. Mais je dois militer et combattre. J'ai deux filles magnifiques qui ne veulent pas mourir.
RépondreSupprimerAJ
L'avant-propos de mon prochain livre contre le sarkozysme des intellectuels de droite (c'est en effet militant mais philoosphique aussi):
RépondreSupprimerIl y a aujourd’hui la philosophie politique qu’il faut contre la droitisation méchante et bête
Une droite française, qui voudrait tant revenir à la pensée politique et qui ne le peut pas à cause de guerres anciennes et de trois Charles (Péguy, Maurras, de Gaulle), n’en finit plus de moquer, à la télé et dans les salons, une philosophie de gauche qui, quant à elle, poursuit son travail dans la pensée et ce pour constituer un humanisme moderne et révolutionnaire.
Alain Badiou et Michel Onfray, au cœur de ce livre, auront cette tâche de philosopher en politique là où les intellectuels de droite décomplexés en restent à haïr et mépriser et parfois même détruire.
La philosophie moderne est à nouveau une entreprise correcte de critique radicale du nihilisme contemporain.
Nous devons, en tant que philosophes modernes, continuer avec Badiou et Onfray (et d’autres : Nancy, Rancière, Balibar, Surya…) la pensée critique et politique, celle qui veut plus d’homme encore, ou comme l’écrit Stiegler, plus d’êtres non-inhumains, c’est-à-dire plus de citoyens, plus de révolutionnaires et plus, nettement plus, de démocrates.
Il nous faut en effet gagner sur la bêtise et la connerie, toujours : bêtise que la méchanceté de droite transforme en guerre contre l’esprit et connerie que l’obscurantisme de droite transforme en oubli de l’histoire.
D’une horreur à l’autre, c’est bien le travailleur conscient qui est peu à peu massacré de l’intérieur au nom de l’évidente et absurde rentabilité chiffrable de la bêtise, de la connerie et de la méchanceté. La droite existe, nous l’aurons bien détestée.
Alain J
Monsieur Jugnon...
RépondreSupprimerSachez, si vous passez par ici, que j'ai commenté votre échange avec Mr Schiffter sous l'article de l'excellente V. (que vous trouverez là http://nouvellesdesfronts.hautetfort.com/archive/2012/02/22/dansez-maintenant.html#comments )
J'y loue votre courage, je dis quelques mots à propos des petits enfants et je m'amuse un peu...
Bien à vous
Soluto
Bien vu Soluto, franchement bien vu.
SupprimerJ'expose le corps sans dieu comme Artaud en 1948 le corps sans organe. Je sais l'athéisme conséquent la seule arme contre la culture de mort : je suis le philosophe.
AJ
Accoler "réactif" et "dionysiaque" en invoquant Nietzsche.
RépondreSupprimerFaire l'apologie du militantisme et vouloir "devenir Debord", après les diatribes de l'IS sur "le militantisme, stade suprême de l'aliénation".
Fourrer dans le même sac (ou dans le même livre) Onfray, Badiou, Nancy, Rancière...
Décidément, à vous lire on peut avoir un moment d'hésitation entre la consternation et le fou rire, M'sieu Jugnon !
Elève Calliclès,
Supprimervous lirez pour la prochaine fois "Nietzsche et la philosophie" de Gilles Deleuze(PUF)puis "le discours impur" de Jean-Noël Vuarnet (Galilée) et vous répondrez à la question : qu'est-ce qu'oser penser ?
AJ
Pathétique, cette prise de refuge dans la position de prof...
RépondreSupprimerNon, professoral : il ne faut pas faire le mauvais élève Calliclès... Calliclès, faut assumer votre nom tout de même ! je ne me prénomme pas Alain pour rien...
RépondreSupprimerCher philosophe engagé,
RépondreSupprimerUn mur (végétal) vous répond…
(cf : « Quel est l'intérêt d'une posture nihiliste ? vous publiez pour les légumes ? vous parlez pour les murs ? alors taisez-vous, vous, le premier. »)
Ce qui est bien avec vous, c’est que le monde ne souffre pas de couleurs.
Il est blanc ou noir, droite ou gauche, méchant ou gentil.
La droite, bien sûr est « méchante », contrairement à la « gauche » - évidemment - toujours aimable…
« Il nous faut en effet gagner sur la bêtise et la connerie, dites-vous , toujours : bêtise que la méchanceté de droite transforme en guerre contre l’esprit et connerie que l’obscurantisme de droite transforme en oubli de l’histoire. »
Tout le monde sait - ou est sensé savoir - que la vertu n’est pas toujours du côté qu’on imagine.
Lors de la seconde guerre mondiale, moult socialistes « bien pensants » - et non moins militants - n’ont pas hésité à dénoncer la « sale juiverie ». D’autres se sont au contraire admirablement comportés. Il en va de même de ceux se réclamant de droite.
« La Vertu », « l’inclination humaniste » ou l’action « bonne » appelez cela comme vous voudrez n’est ni de droite ni de gauche, elle est.
En outre, j’en suis intimement convaincue, elle peut changer chez une même personne d’un instant à l’autre. Tout est affaire de circonstance (il n’existe pas de manuel d’héroïsme).
Il est des « militants » de gauche « collectionnant » des montres à 20 000 euros, tandis que des mécréants de droite, sans doute Gaulliens dans l’âme, règleront la moindre de leur facture.
Ca ne rend pas le fond de votre combat contre la sottise et non la bêtise (cf Deleuze, il faut oser dire des bêtises pour penser) nul et non avenu.
Mais, lorsque vous dites : « Céline le seul style qui vaille. » Vous me rappelez ces Hégéliens hurlant à l’unisson combien Hegel est indépassable… Fin de l’histoire ?
Patrick Wotling dans une émission radiophonique nous rappelle que Nietzsche détestait les professeurs de philosophies (universitaires particulièrement). Il les considérait comme des pleutres et / ou des menteurs. Des colporteurs de systèmes, des faiseurs de Vérités. Et penser (dans le sens de décréter), détenir la Vérité, ça évite de (se) poser des questions (pas très deleuzien tout ça) - C'est aussi commettre une terrible imposture.
A vrai, l’erreur n’est pas aveuglement c’est une lâcheté derrière laquelle se cachent des « thèses arbitraires, des idées gratuites, une intuition quelconque, quelques vœux de leurs cœurs qu’ils ont fait passer préalablement au crible de l’abstraction. (…)Ce sont tous des avocats sans le savoir… Des avocats de leurs préjugés qu’ils baptisent vérité. Ils sont très éloignés de ce courage. De la conscience qui s’avoue ce qu’il en est. Très éloignés de ce bon goût du courage qui donne à comprendre ce qu’il en est soit pour prévenir un ami ou un ennemi, soit par générosité et pour se moquer de soi. » (Nietzsche, toujours).
Pour le reste, comme le dirait si bien ma fille, n’est que « foutage d’Hegel ».
En guise de réponse, vous m’inviterez peut-être à lire vos livres… Et franchement au vu de vos contributions, ça ne donne pas envie.