Un philosophe peut m’instruire ou m’éclairer, mais son œuvre n’exerce sur moi aucun charme si en filigrane de ses concepts, de ses thèses, de ses arguments, je ne perçois pas le récit d’un chagrin personnel. Sous le masque du cérébral, j’aime deviner l’orphelin, l’amoureux, l’abandonné, le déclassé, le décalé — l’«animal malade». Les auteurs que je cite dans ces pages, en exergue de chaque chapitre, n’appartiennent pas à une même sensibilité intellectuelle ou littéraire. Si, cependant, leurs pensées m’accompagnent depuis longtemps et me reviennent à l’esprit comme des refrains, sans doute est-ce par ce j’y entends une semblable tonalité mélancolique. Que j’aie à m’en féliciter ou à m’en blâmer, c’est à Schopenhauer, mais aussi à Nietzsche, Pessoa, Proust, l’Ecclésiaste, Chamfort, Montaigne, Freud, Rosset, Ortega y Gasset, que je dois ma vocation de philosophe sentimental.
mercredi 8 septembre 2010
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Bon, si je ne m'abuse, Nieztsche est l'orphelin mais qui, dans la liste, peut bien être l'amoureux, l'abandonné, le déclassé, le décalé ?
RépondreSupprimerPS : la philosophie regardée par le prisme de la biographie, plus ou moins pathologique, ça ne vous ferait pas un point commun avec... Onfray ? ;-)
Schopenhauer, Nietzsche, Pessoa furent des orphelins de père précoces. Montaigne fut orphelin d'Etienne de La boétie. Ortega fut exilé et interdit d'enseignement sous Franco. Un déclassé. Freud vécut toujours sur fond de catastrophe individuelle et historique. Proust fut malade (comme Nietzsche). Rosset, grand dépressif, a relaté sa descente aux enfers dans "Route de nuit". Onfray lui-même souffre de problèmes cardiaques. Tous les plaisirs lui sont interdits. Son hédonisme n'est que théorique. Dommage qu'il n'en tire pas une philosophie originale.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il y a quelque chose d'étrange dans le contraste entre la philosophie hédoniste d'Onfray et sa mine austère et professorale.
RépondreSupprimerJe me suis toujours demandé s'il pratiquait effectivement la "sexualité libre et solaire" prônée dans ses textes avec ses étudiantes forcément sous le charme et si le fond de sa philosophie ne se résumait pas à ce objectif.
En tout cas, pour ma part, je ne trouve pas sa philosophie moins originale qu'une autre (peut-être juste un peu moins "drôle")... mais bon, je suis loin d'être un spécialiste.
Je connais l'huile, l'énergie, les taches, les éclipses solaires, mais j'aimerais bien que l'on m'explique ce qu'est une "sexualité solaire". Elle s'opposerait à une "sexualité crépusculaire" ? Quel charabia ronflant ! Quant à prôner une "sexualité libre", je ne vois pas où est l'audace. Qui prône aujourd'hui une sexualité bridée ? L'Eglise ? Mais qui s'en soucie ? L'Islam ? Mais ce qui cause scandale aujourd'hui c'est non pas que les jeunes filles se dénudent mais que certaines dissimulent de gré ou de force leur corps sous un voile. Le puritanisme fait offense à tout le monde. Seul Onfray pense que l'hédonisme est un combat alors qu'il est le stade suprême du consumérisme. Qu'il lise Clouscard ! Qu'il sorte de son bocage ! Qu'il vienne à Biarritz, capitale du surf, sex and sun !
RépondreSupprimerThomas Bernhard n'a jamais connu son père. Ce dernier, frivole, abandonna très tôt le foyer familial, ce qui obligea sa mère à travailler. Durant le labeur, l'enfant fut confié à une dame qui entreposait les nouveaux-nés dans une couverture suspendue au-dessus de la mer par un système de perche. Les mères célibataires revenaient en fin de journée récupérer leur progéniture.
RépondreSupprimerPlus tard, l'enfant paya en gifles les affres de l'abandon qu'affichait insolemment aux yeux de la mère le visage du père à travers celui de l'enfant.
Accueilli en Autriche par le grand-père maternel, il eut à justifier à ses camarades son patronyme.
( Un Enfant, in Récits 1971-1982)
D'accord avec l'idée qu'Onfray prend la posture du rebelle pour professer l'air du temps. D'où son succès d'ailleurs.
RépondreSupprimerQuant à Clouscard, c'est amusant, j'étais justement en train de le lire quand j'ai acheté le dernier Schiffter qui me l'a fait mettre un temps de côté.
A propos, une petite remarque : pas sûr que "l'essayiste le moins lu" soit une formule qui tienne longtemps. Le dernier opuscule est suffisamment séduisant, à tout niveau, pour déjouer vos pronostics les plus pessimistes.
Vous allez sans doute bientôt pouvoir faire comme Bégaudeau, M'sieur Schiffter, et quitter l'E.N. pour vivre de vos droits. Un petit peu de cinoche à succès en plus (avec Sami Frey, vous pourriez aisément jouer deux frères) et peut-être même pourrez-vous envisager de racheter le B.O. ;-))
Je viens de passer trois jours avec vous, M'sieur Schiffter, du moins avec votre panthéon, vos idées, vos mots, bref avec votre dernier ouvrage et vous remercie.
RépondreSupprimerNon seulement la lecture en fut plaisante mais il y a des chances que certains passages restent longtemps en mémoire.
A chaud, le livre à peine refermé, je citerai (cela n'engage évidemment que moi) :
- le complément au portrait de Montaigne initié dans Le plafond de Montaigne (je retiens tout particulièrement l'image du philosophe écoutant la messe au fond de son lit aux côtés d'une soubrette et l'hypothèse judicieuse du lien qu'il avait avec La Boétie),
- les critiques on ne peut plus pertinentes de Spinoza, Ricoeur et Lévinas,
- la définition de l'anarchisme machiavélien,
- la justification malicieuse de la "naïveté du midinet"
- etc.
J'aurais toutefois une petite gêne et un regret mais bon, cela n'enlève rien au plaisir de lecture et ce n'est sans doute pas le lieu d'en discuter.
Juste un dernier détail : lors des prochaines rééditions (car le persiste à penser qu'il va "marcher"), pensez à ôter l'accent circonflexe sur le Paris de la page 165.
Bien à vous... et encore merci.
Quels sont vos "petite gêne et regret", cher Vincent ?
RépondreSupprimerCet accent circonflexe sur Paris est, bien entendu, une initiative imputable au préposé à la composition du bouquin. Voltaire disait que l'orthographe était l'affaire du typographe. Autre temps, autres compétences.
Merci d'être un lecteur si bienveillant et attentif.
Bien à vous.
Puisque vous m'y invitez...
RépondreSupprimerLe regret, c'est de ne pas trouver la moindre ligne sur Clément Rosset dans le chapitre qui s'ouvre pourtant sur un de ses propos. Je pense ne pas être le seul à vous avoir découvert grâce à lui : sa préface qu Blabla et chichi des philosophes a en quelque sorte fait office d'adoubement incitant à la curiosité bienveillante. Ayant aperçu son nom à l'avant-dernier chapitre, j'attendais avec impatience d'y arriver pour y découvrir ne serait-ce que deux-trois anecdotes sur le personnage (le seul des philosophes cités que vous avez pu rencontrer), voire une analyse de son oeuvre (et de vos éventuelles divergences) complétant celle esquissée dans Le philosophe sans qualités. La petite réflexion autour de l'anarchie machiavélienne m'a beaucoup plu, et j'y perçois bien le lien avec la citation, mais m'a laissé un peu sur ma faim. Il me semble qu'on parle trop peu de cet auteur majeur - et lui ne cherche guère à sortir de ce quasi anonymat - pour ne pas rater la moindre occasion.
La gêne, quant à elle, vient du procédé qui consiste à couper l'humanité en deux parties aux valeurs inégales qui me paraît encore plus contestable lorsqu'on se range ensuite, implicitement et sans scrupule, du bon côté de la frontière. Vous semblez l'utilisez au moins à deux reprises (les artistes et les esclaves, les pessimistes heureux et les malheureux, mais sans doute aussi lorsque vous évoquez les "fâcheux"). Cela me surprend chez vous car me paraît manquer de pessimisme, bref ressortir d'une forme de bluff éthique (ce qui, vous l'admettrez est étrange de la part de son théoricien), et surtout manquer tout autant de l'humour (qui est selon moi avant tout l'art de se moquer de soi) que de l'élégance que vous manifestez pourtant plutôt généreusement par ailleurs.
Mais je suis tout à fait prêt à admettre que cet avis tient davantage à un défaut de lecture de ma part qu'à une réalité du fait pointé. Je ne suis en effet qu'un lecteur dilettante, touche-à-tout au jugement bien moins sûr et sagace que le vôtre.
Cher Vincent,
RépondreSupprimerJe parle sous contrôle de F. Schiffter mais je crois que ce chapitre sur C. Rosset est davantage inspiré par le philosophe que consacré à lui, à sa vie etc. En effet, qui a lu "L'anti-nature" de Rosset y retrouve une même conception du "monde" et de la "nature" comme chaos de forces et règne de l'artifice. Pour ces auteurs, vouloir apercevoir dans la réalité un ordre constitué en "monde" ou encore redevable d'une quelconque "nature", revient à nier la spécificité de la réalité qui est précisément d'être sans forme, sans ordre, absolument hasardeuse et libre de prendre la tangente. Dès lors, informé de cette "inconsistance" de la réalité comme "monde" ou "nature", à savoir de son impossibilité à se constituer en tout cohérent et organisé, il n'y a plus lieu de chercher à y prendre prise par l'engagement politique ou idéologique, à moins bien sûr, d'être saisi d'une certaine folie, voir d'une folie certaine...
C'est d'ailleurs de cette curieuse "folie" que semblent atteints les émules du combat idéologique et autres militants convulsifs désireux, disent-ils, de "changer le monde"... Mais le plus comique de cette "illusion cosmique" comme la nomme F. Schiffter, c'est que le militant n'ignore pas lui-même que sa frénésie confine à la pathologie. Mais l'admettre, impossible ! cela coûterait trop cher sur le plan personnel... Alors, toute son entreprise sera de masquer cette vérité facheuse en s'agitant comme les marionnettes aux Guignols ! Pour se faire, il se rive à l'action politique avec une foi accrue et d'autant plus crispée qu'elle est fragile et vacillante. En effet, comme l'écrit F. Schiffter, plus le millitant constate l'inanité de sa "lubie", plus il s'échine, plus il se "mobilise" et prend les armes jusqu'à l'épuisement... C'est que, d'autant plus il comprend qu'il pédale à vide, d'autant plus il pédale... Car rien ne serait plus désagréable pour lui que d'admettre toute la vacuité de son existence, vision cruelle qu'il maquille par l'apparat de ses engagements et prises de position en tout genre.
Bref, si je l'ai bien compris et s'il y a un véritable anarchisme en tant que tel, il ne s'agit sûrement pas d'un "anarchisme de combat" car celui-ci, en s'affirmant "contre" quelque chose, déjà par là s'affirme et implique l’existence d’un "monde" c’est-à-dire d’un ordre sur lequel prendre prise et faire fond. Or un anarchisme bien compris ne s'affirme ni "pour" ni "contre" tout simplement parce qu'en supposant le chaos des formes et des forces, il suppose l’absence d’ordre et partant, l’inanité de toute prise de position, de tout engagement (politique, religieux, idéologique...) de quelque orientation qu'ils soient.
Navré pour la tournure un peu "professorale" de ce "petit" topo... ;-). Alors, cher Frédéric, étaient-ce là vos intentions ?
Benjamin Icard
En réponse à Vincent : hormis les chapitres consacrés à Montaigne et à Schopenhauer, les huit autres sont prétextes à digressions à partir d'une citation.
RépondreSupprimerLa seule divergence que j'ai avec Clément Rosset, c'est à propos de la joie et en particulier sur ce point que je développe en deux pages dans le "Philosophe sans qualités" (mais deux pages pour moi c'est beaucoup de pensée) : l'homme joyeux, tout à sa joie, ne produit aucune œuvre, l'homme mélancolique, tout à la contemplation, souvent de son nombril, éprouve le besoin d'écrire, de composer, de philosopher, de peindre, que sais-je. Mon chapitre sur Proust, dans "Philosophie sentimentale", développe ce point de vue. "Les idées sont des succédanés des chagrins", dit l'auteur de "La Recherche". Belle phrase et si juste. On n'imagine pas Proust, mais de même Pessoa, Bukowski, Beckett, Houellebecq, d'autres écrivains ou artistes majeurs, déclarer : "Nos œuvres sont les succédanés de nos joies". Une pareille phrase sonnerait faux et, avant tout, ne peut être vraie. Clément Rosset en sait quelque chose, lui qui fut confronté aux ténèbres de la déprime de longues années — durant lesquelles il trouva la force (majeure) d'écrire ses beaux livres.
Vous dites que je manque de pessimisme, d'humour, de cette élégance qui consiste à se moquer de soi. Qui aime bien châtie bien, dit-on. Sans doute ne suis-je pas assez épris de moi-même pour m'abandonner aux délices de l'autodébinage.
En réponse à Benjamin : je n'ai rien à redire à votre remarque.
J'ajouterai que ma vision acosmique du réel, et, partant, de l'histoire, et qui m'inspire politiquement un anarchisme machiavélien, n'exclut pas des préférences politiques. Lesquelles ? Je ne saurais trop dire. Si on me poussait dans mes retranchements, je finirais par avouer que j'opterais pour un despotisme à peine éclairé — à condition, bien sûr, d'être le despote.
@ benjamin
RépondreSupprimerMerci pour le topo et pas de souci pour la "tournure". Peut-être serons-nous d'accord pour qualifier désormais l'anarchisme en question non plus de "machiavélien" mais de "rossétien" voire de "schifftérien".
@ Frédéric Schiffter
Peut-être faut-il que je retire l'allusion à l'élégance et à l'humour car de toute évidence vous ne manquez ni de l'une (ne serait-ce que par votre invitation à formuler mes "gêne et regret" et le temps consacré à y répondre) ni de l'autre (à ceux qui en douteraient je conseillerais de relire ci-dessus vos formules sur l'autodébinage et le despotisme éclairé).
Peut-être serait-il plus judicieux de formuler ma remarque en terme d'efficacité.
Couper l'humanité en deux camps, les "bons et les méchants", et se placer dans le bon groupe est un procédé naturel, vieux comme le monde (c'est ainsi que toute tribu se considère comme les vrais hommes et considère les autres comme des barbares) sur lequel je n'ai a priori pas de jugement moral à porter. Il a sans nul doute sa raison d'être et l'universalisme moral me paraît en comparaison une utopie presque inhumaine tant elle semble impossible à réaliser chez les primates agressifs que nous sommes.
Il me semble juste que pour faire entendre un concept décrivant un type de comportement humain, il est plus judicieux de faire au moins un peu semblant de l'écarter, non pas en s'autodébinant systématiquement mais simplement en montrant comment chacun d'entre nous, à des degrés certes divers, peut être sujet, au choix, au... senoritisme, à la "fâcheusité" ou je ne sais quoi du genre.
Je suis prêt à admettre volontiers que tous les lecteurs ne réagissent pas comme moi mais pour ma part un auteur me paraît plus convaincant dans la critique lorsqu'il se prend lui-même comme exemple que lorsqu'il s'en prend à ceux qu'il n'apprécie pas au départ ou donne l'impression de se justifier.
Voilà, je ne voulais rien dire de plus...
Sur Clément Rosset
RépondreSupprimerJ'ai bien lu Route de nuit et comme beaucoup ai été surpris de découvrir cet aspect du "philosophe de l'allégresse" mais ne parviens guère à imaginer ses phases dépressives comme le fond de sa psychologie.
Les rares fois où je l'ai vu à la télévision (je ne sais plus si c'était Droit de réponse ou une autre émission) j'ai découvert un drôle de philosophe, bafouillant certes souvent et ne parvenant généralement guère à faire passer ses idées mais rien de ce que j'imagine être un dépressif.
Il y a en tout cas une sorte de "mystère" en lui, ne serait-ce que par cette révélation juvénile de la Philosophie tragique et l'écriture quasi automatique qui en a suivi.
J'aimerais juste en savoir un peu plus sur ce petit bonhomme timide et jovial à l'origine de cette philosophie véritablement terroriste.
Mais d'autres occasions se présenteront sûrement... (le regret formulé est bien superficiel)
Sur la joie et la mélancolie comme moteur de la création
RépondreSupprimerJ'ai en effet trouvé très intéressant votre chapitre sur Proust et perçois bien en quoi il peut être lu comme un complément au chapitre sur Rosset du Philosophe sans qualités.
J'ai cependant du mal à y adhérer totalement. Je conçois en effet très bien qu'il puisse y avoir une création née de la joie en tant que surplus d'énergie bouillonnante trouvant une issue dans l'acte gratuit. Il me semble d'ailleurs que Rosset parle justement, je ne sais plus trop où (Matières d'art sans doute) de création en tant que simple jubilation de "rajouter du hasard au hasard". J'ai même tendance (peut-être abusivement) à l'imaginer lui-même oeuvrer ainsi : écrivant dans ses moments légers d'allégresse plutôt que "depuis" ses phases de sombres dépressions.
Puisque j'en suis à monopoliser l'espace de commentaires de cet article, j'en rajoute un.
RépondreSupprimerUne question (somme toute assez anodine, mais ce sont justement souvent les plus tenaces) me taraude, M'sieur Schiffter, après avoir refermé Philosophie sentimentale.
Dans le chapitre inspiré par Pessoa, vous y décrivez votre relation au métier d'enseignant que vous exercer et n'hésitez pas à révéler une "façon de faire" plutôt dilettante (cours non préparés, lecture pendant les cours et les réunions ennuyeuses, etc.). Vous n'évoquez cependant pas ce qui me semble pourtant être, à la longue, la vraie plaie de ce métier : la correction des copies.
Comment donc procédez-vous : vous limitez leur nombre, ne les corrigez pas, ou à toute vitesse, ou au hasard, vous confiez la tâche à quelqu'un d'autre ou avez inventé une technique économe... ?
Un bel article sur Causeur :
RépondreSupprimerhttp://www.causeur.fr/schiffter-flaneur-classieux-et-sentimental,7401
A non vraiment ! J'aime trop ces échanges, c'est un régal ! Je vais prendre l'habitude de visiter votre blog plus souvent et je vais entreprendre de vous lire attentivement !
RépondreSupprimerAmicalement
Bertrand
Nous avions laissé en plan la question de l'anarchisme sans tomber tout à fait d'accord sur la forme qu'il devrait prendre. Mais peut-être que le Professeur Krom, fin limier du chef-d'oeuvre d'Eric Ambler "N'envoyez plus de roses", nous dira au moins ce qu'il n'est pas... :
RépondreSupprimer" Quelle sorte d'anarchisme ? Eh bien, nous pouvons être certains d'une chose. Il ne sera pas stupide. Il n'aura pas pris à coeur les oeuvres de l'ineffable Marcuse. Il ne se sera pas laissé troubler par les délires de ces philosophes sociaux infortunés, de ces paladins de la guimauve que sont Raoul Vaneigem et Guy Debord. Il ne croira ni à la Société du Spectacle, ni à l'Intervention Situationniste. Ce n'est pas lui qui transporterait des bombes dans des sacs à provisions en matière plastique !"