Gramsci qualifiait d'organiques les intellectuels qui, sciemment ou non, défendaient l'idéologie d'une classe, voire la théorisaient. Pour ma part, ceux qui ont leur rond de serviette dans les médias, je les appellerais des intellectuels emmanchés en ce qu'ils se trouvent toujours du bon côté du manche — je veux dire, bien sûr, du pouvoir. Hier matin, par exemple, France Info avait invité l'emmanché André Comte-Sponville pour qu'il déclare combien il avait d'estime pour le président et son premier ministre. D'autres emmanchés, nommés frauduleusement philosophes, sont même employés, payés, par des antennes de radio et des chaînes de télévision pour relayer le discours officiel, au moyen de leur rhétorique de diplômés. «Tous les intellectuels ne sont pas des emmanchés, m'objectera-t-on. D'aucuns tiennent des discours contestataires.» Je répondrai que ceux-là ne sont que des mal emmanchés en attente de l'être bien.

Houba !
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