Assis sur un des bancs du belvédère dominant les plages d’Anglet qui vont de la Chambre d’amour à la Barre, je laissais aller mes pensées. En regardant vers le phare de Biarritz, j’aperçus, posée sur la falaise, boulevard de la mer, la villa prétentieuse de l’ancien gendre de Vladimir Poutine. Par une association d’idées naturelle, le mot «oligarque» me vint à l’esprit. Je me demandais quel serait le visage de la France si sa politique intérieure et extérieure dépendait de puissants propriétaires — ou actionnaires — d’entreprises concentrant l’exploitation de l’énergie, les médias, l’agroalimentaire, la grande distribution, le crédit bancaire, etc. Heureusement, Bolloré, Bouygues, Arnault, Pinault, Niel, Pigasse, etc., n’ont rien de commun avec des oligarques occupés à faire main basse sur l’État et à en orienter la législation en fonction de leurs intérêts. Ce sont des hommes d’affaires avisés, richissimes, certes, mais soucieux de l’intérêt général. Républicains, tous montrent de l’aversion pour la corruption, le lobbying, l’intimidation. Il faut être complotiste pour s’imaginer qu’il y aurait collusion entre l’administration publique et tel ou tel groupe privé français, ou, à plus forte raison, étranger. Quand le ministère de la santé, sur le conseil du cabinet McKinsey, a décidé de mener une campagne massive de vaccination de la population, des enfants aux vieillards, personne, sauf une poignée d’antivax fascistes et antisémites, n’a douté que sa seule volonté était de sauver la vie de millions de gens et non de faire faire des bénéfices à un laboratoire américano-germanique — et d’offrir une belle rémunération au conseiller (clic). Tandis que j’exposais mon visage au soleil printanier, toujours par une association d’idées naturelle, je me disais que les États-Unis montraient aussi l’exemple d’un pays exempt du pouvoir d’oligarques. Tout lecteur du magazine Forbes sait que les capitalistes nord-américains se sont toujours éloignés de la politique, des manœuvres de déstabilisation de gouvernements sud-américains ou moyen-orientaux, pour ne se consacrer qu’à des œuvres philanthropiques. «да, да! Il n’y a qu’en Russie où sévissent des oligarques», ai-je dit en me levant de mon banc que des âmes vertueuses avaient peint aux couleurs de l’Ukraine.
ironie et vent du large, rien de mieux pour remettre toutes les pendules à l'heure. Toujours un vrai plaisir de vous lire. Tout le monde en prend pour sa pomme !
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