lundi 24 juillet 2023

Aider à vivre


En traînant l'autre soir au-dessus de la plage de la Côte des Basques, je repensais à ce que disait, lors d'une réunion du jury du prix littéraire de La Maison Rouge de Biarritz, l'un des jurés. «Les écrivains nous aident à vivre.» Je n'avais pas relevé. En m'asseyant sur le parapet face à l'océan, j'ai songé à Lucrèce, Drieu, Pavese, Montherlant, Mishima, Caraco, Gary, Debord, mon ami Jaccard... Ces écrivains se sont suicidés — heureux d'avoir aidé leurs lecteurs à vivre...


 

dimanche 23 juillet 2023

Génie en repos


En traînant hier matin du côté de la plage de la Madrague, je n'ai eu aucune révélation mystique, intellectuelle, poétique. Pas même un début de pensée pouvant donner lieu à une réflexion philosophique. Cogitomètre plat. Mon génie est en vacances. Comme ça me repose!


 

vendredi 14 juillet 2023

En traînant très tôt


En traînant très tôt ce matin à la Chambre d'amour, je me suis souvenu que c'était le 14 juillet, jour de fête pour les amateurs de défilés, de feux d'artifice, de spectacles son et lumière. Un jour sacré pour les badauds. Un jour maudit pour traîner. Après un bain merveilleux, j'ai regagné mes pénates pour célébrer à ma manière les valeurs républicaines. Je n'en dirai pas davantage.

 


 

mardi 11 juillet 2023

En traînant à Hossegor


En traînant à Hossegor, samedi matin, non loin du Sporting dont la bâtisse paraît défraîchie et la piscine abîmée, je songeais à ce que devait être la poésie de cette ville balnéaire avant la démocratisation des congés. Il eût fallu interroger les grands pins, témoins de cette époque. Puis, en marchant, je remarquais que le ru du canal qui alimente le lac allait dans la direction opposée à la mienne. L'Océan retirait ses eaux du bassin. Il les renverrait dans quelques heures. C'est son habitude quotidienne que d'aller et venir ainsi. Sa façon de traîner dans les terres, me suis-je dit...



 

lundi 10 juillet 2023

Du côté du Miramar


En traînant à Biarritz, l'autre matin, j'eus la confirmation que la météorologie de l'âme et celle des plages pouvaient très bien ne pas coïncider.

 


 

vendredi 7 juillet 2023

En traînant dans mon quartier

En traînant ce matin dans mon quartier, je me suis arrêté au Kostaldea, le chiringuito qui surplombe la Petite Chambre d'amour. Le café y est bon. Des moineaux s'invitent à ma table pour becqueter des miettes de viennoiseries puis s'envolent. Parfois, l'un d'eux reste. Il me regarde. Guette un geste généreux de ma part. Je lui donne un petit morceau de «speculoos» servi en sachet dans la sous-tasse. Il s'en va le manger ailleurs. Ses amis rappliquent. Réclament avec force cui-cui la même friandise. J'aime bien ces oiselets bruyants et audacieux, même s'ils sont intéressés. Mais quel vivant n'est pas mu par l'intérêt? Du bigorneau à la sainte, la Création est maudite.

samedi 24 juin 2023

En traînant du côté de la Madrague


En traînant, l'autre jour, du côté de la plage de la Madrague, je repensais à la configuration de ce lieu quand j'avais seize ans. J'y venais sur ma Honda rouge et blanche 125. Je garais la moto dans les pins, puis je marchais dans les dunes parsemées de chardons pour atteindre le sable. Il y avait peu de monde. Des surfeurs, des jolies. Pas de familles, pas de marmaille. Je ne suis pas sûr que le spot s'appelait La Madrague. Je n'ai plus ma japonaise, mais une italienne. Une Vespa. Toute indiquée pour faire le tour des plages désormais dotées de chiringuitos où on me sert un smoothie bien frais, la boisson de la dolce vita estivale.


 

jeudi 22 juin 2023

Le Che on the road


Je me suis procuré cet ouvrage de Guevara écrit avant qu'il ne devienne El Che. En 1951, le jeune étudiant en médecine décide avec Alberto, son condisciple de la faculté, de parcourir les routes de l'Amérique latine, de l'Amérique centrale, et d'atteindre les États-unis. Ils n'y vont pas pour y fomenter une guérilla. Ils ne sont animés que du désir d'aventure picaresque de chevaucher tous deux La Poderosa II - La Vaillante -, une Norton 500cc, qui leur permettra de traverser l'Argentine, le Chili, le Pérou, le Venezuela... Durant ce périple, Guevara prend des notes. Il voit à quel point ce continent est sous la botte yankee. Il n'est pas encore le combattant ni le théoricien que le monde connaîtra. Mais ce beatnik avant la lettre, qui rédige ses notes à la belle étoile, dans des abris de fortune, chez des peones hospitaliers, aiguise sa conscience révolutionnaire sur la selle de la moto anglaise. Sergio Leone a-t-il pensé à lui en créant à l'écran le personnage de John, le républicain irlandais qui sillonne les routes du Mexique au guidon de sa Harley Davidson? James Coburn ne ressemble pas à Guevara et Guevara n'a pas l'ambition littéraire de Kérouac. À 22 ans, Guevara est sur la route, prêt à dynamiter le monde. Il ne le sait pas encore.


 

mercredi 31 mai 2023

Jérôme Garcin a lu Rétrécissement. Merci !


[…] «Rétrécissement est le prolongement romanesque, kafkaïen et poignant de tout ce que, depuis vingt ans, le dandy nihiliste soutient dans ses essais» […]

Lire la suite dans L’Obs


 

vendredi 26 mai 2023

Chez Lapérouse


    Frédéric Beigbeder m'a reçu chez Lapérouse, maison de plaisirs, pour que nous devisions de mon roman, Rétrécissement (clic). Je le remercie.