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vendredi 28 février 2020
lundi 24 février 2020
Facebook et moi
«L’expérience la plus ordinaire que nous faisons de nos semblables est une hostilité d’autant plus désarmante qu'elle repose sur de fausses raisons», écrit Sénèque à Lucilius. L’Ancien ne croit pas si bien dire. Un ami m’apprend que, sur Facebook, des loquedus bavent sur moi. En fait, ils se sont monté le bourrichon. Sur la foi d’un ragot émanant de je ne sais quelle cervelle malveillante, ils pensent que, sur ce réseau social, je serais quelqu’un d’autre — notamment une demoiselle dont Séguier, mon éditeur, a publié un album de dessins humoristiques. Il paraîtrait que, dans un premier temps, mes prétendus "posts", les faisaient frétiller d’hilarité, mais, dans un deuxième temps, qu’ils les rabaissaient ou encore heurtaient leur moralité. Une histoire de cornecul. La particularité de ce petit lynchage entre amis est qu'il coagule les haines à mon égard de professeurs de philosophie qui ne me connaissent pas et que je ne connais pas. Intrigué, je suis allé voir leur face sur le net. Le premier, Pierre Dupuis, qu’on pourrait surnommer Dugland, en raison de la morphologie de son crâne, me rappelle le charcutier de mon quartier. Le deuxième, Marc Alpozzo, qui édite ses chefs-d’œuvre à compte d’auteur, arbore une tête de déterré. Le troisième, Noé Roland, alias Noé Clectic, poéteux poussif, désireux de briser "mon" "jouet" (sic), lui dont le drame est justement de ne rien casser dans la vie, ni des briques, ni trois pattes à un canard, ne quitte pas ses pantacourts de randonneur. Le quatrième, Bruce Bégout, connu pour ses pensums orwelliens, fait penser à un vieux curé sale. Un cinquième, affublé du pseudonyme de Grégory Filo, se laisse pousser les joues. Mon ami m’a signalé d’autres lyncheurs, mais un regard sur ces cinq-là suffit pour que je me fasse une idée de la réelle cause du ressentiment qu'ils me vouent. Je ne leur en tiens pas rigueur tellement ce doit être un calvaire pour eux de se fader depuis leur naissance des physionomies aussi contrefaites. Je retiens le conseil que Sénèque prodigue à Lucilius: «La nature n’est pas également généreuse pour tous, aussi montre-toi indulgent envers ceux qui veulent se venger sur toi de sa parcimonie».
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Les rats internétiques,
Lire Sénèque
jeudi 20 février 2020
La belleza nace del flirteo intimo entre el mundo y la imaginación
Je croise parfois des personnes qui m’arrêtent pour me dire qu’elles ont eu plaisir à lire tel ou tel de mes opus. Pareils témoignages ont pour effet à la fois de me ravir et de me figer dans l’incrédulité. Pour paraphraser Proust, je dirais que mes idées sont les succédanés de mes humeurs. Aussi suis-je étonné qu’on s’y intéresse. Comme mon embarras semble, peut-être, de l’indifférence, je dois perdre aussitôt un de mes rares lecteurs. Néanmoins, c’est non sans une pointe de contentement que j’ai reçu hier la version espagnole de La Beauté, une éducation esthétique, publiée par les éditions Siruela de Madrid —— traduction de Susana Prieto Mori. Par son petit format, sa couverture, sa typographie, le volume a tout pour me plaire. Barbey appelait ses écrits brefs des «babioles». En voilà une bien mignonne. J’espère que des señoritas férues de divagations philosophiques la glisseront dans leur sac à main.
samedi 15 février 2020
mercredi 12 février 2020
dimanche 9 février 2020
Modeste proposition pour empêcher le viol par le regard
En accord avec les néo-féministes, je pense que nous, les hommes, du fait même que nous avons un pénis, sommes des violeurs potentiels. Toujours en accord avec elles, j’irai jusqu’à dire que le regard que nous posons sur les femmes, souvent appuyé, concupiscent, est déjà une agression sexuelle caractérisée. Dénoncé aux États-Unis comme un crime hautement punissable, le viol par le regard — eye rape — est, enfin !, mis en accusation en Europe. Le journal Libération du 13 janvier 2020 annonce une bonne nouvelle: «Depuis novembre 2019, à Lausanne, une application de smartphone permet de signaler à la police toutes les formes d’inconduite sexuelle telles que sifflement, remarque à caractère sexuel et sexiste, bruitage, gestes obscènes, et au sommet de la liste, regard insistant». Les États-Unis et la Suisse étant des nations où le souci de la correction des mœurs ne faiblit jamais, il serait temps que la France si retardée à cet égard prenne exemple et que la Justice réponde à cet ardent désir de pénal qui anime les néo-féministes. Cela dit, à l’attention de ces dernières, je rappellerai que, dans certains pays islamiques, le viol par le regard s'avère impossible grâce au port de la burqa. Mais sans doute est-ce là un rappel inutile tant elles doivent considérer ce vêtement comme une efficace protection de la dignité des femmes.
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guerre des sexes,
vous les femmes notre drame
jeudi 6 février 2020
Présentation de José Ortega y Gasset, samedi 8 février, 15h, à la médiathèque de Biarritz.
"De ce fond de solitude radicale sans remède qui définit notre vie, surgit un désir non moins radical de compagnie. Nous cherchons une autre solitude qui pourrait se joindre à la nôtre. Pour cela nous faisons diverses tentatives. L'amitié en est une. De toutes, celle que nous nommons l'amour est la plus difficile. L'amour authentique est l'effort d'échanger deux solitudes".
José Ortega y Gasset
L'Individu et la Foule
(1954)
jeudi 30 janvier 2020
lundi 27 janvier 2020
Éloge de la vie douillette (JAMAIS LA MÊME VAGUE pp. 68, 69, 70)
[…] — À la bonne heure, dit Arnaud. Il ne faut pas s’écouter… Je ne connais rien de plus crétin que cette maxime. Les gens qui la serinent passent à côté de l’idéal de la vie douillette.
— La vie douillette…
— La meilleure des sagesses. Il suffit d’écouter ses réels besoins et de les satisfaire. Revenir à Épicure, mon vieux ! Le bonheur c’est d’abord le confort. Et ça, tu l’obtiens grâce à un pouvoir d’achat même modeste. Le bonheur c’est aussi se contenter d’une vie amoureuse sans passion, sans trop de sexe, sans enfants surtout. Enfin, c’est se garder de toute ambition professionnelle, ou artistique, ou politique. Ah, j’oubliais : il faut renoncer aux voyages, cesser de vouloir découvrir le monde qui, de toute façon, devient de plus en plus laid et dangereux. Pourquoi les gens des classes moyennes-moyennes ou des classes moyennes inférieures, se sentent malheureux ? Parce qu’ils visent le luxe, la réussite, le succès, le grand amour, l’aventure, et, parce que faute de fric et d’habileté, ils ne peuvent pas atteindre tout ça. S’ils regardaient en face leur statut social, s’ils réglaient leurs désirs sur leurs moyens, s’ils craignaient moins la solitude, s’ils faisaient moins de gosses, ils seraient satisfaits de leur sort. Mais il leur manque le courage de se résigner…
—Et tu penses être parvenu à l’idéal de la vie douillette ?
—J’y suis parvenu. Je suis un sage selon ma philosophie.
— Rappelle-toi ce qu’écrit Pavese…
— Quoi donc ?
— « Il y a plus triste que rater ses idéaux : les réaliser. » Tiens, puisque tu as fait main basse sur l’armagnac, ça ne t’ennuie pas de me resservir ?
Les heures passaient. L’alcool s’épuisait. Les mots des deux amis s’enfonçaient dans une atmosphère de plus en plus propice à un papotage de lycéens fatigués. […]
Libellés :
les feuilles mortes se ramassent à la pelle
lundi 20 janvier 2020
mercredi 15 janvier 2020
Causerie philosophique du 18 janvier 2020 à la médiathèque de Biarritz à 15h
Causerie entre l'ami Christophe Puyou et votre serviteur, avec, dans le rôle du "modérateur", le vigilant et aimable Emmanuel Planes.
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Causons,
En v'là de la philo en v'là,
éros et civilisation
lundi 13 janvier 2020
mercredi 8 janvier 2020
JAMAIS LA MÊME VAGUE, présentation et signature
Mon roman, Jamais la même vague, est en librairie depuis aujourd’hui. Il va commencer à vivre hors de mon contrôle. Plaira-t-il? Tant mieux. Ennuiera-t-il? Tant pis. En attendant, ceux qui désireront parler avec moi des thèmes qu’il évoque (le passage du surf bohême au surf-business, la violence en quête d’idéologie, la côte basque comme paysage d’une vie lente, et, bien sûr, l’amour, l’amitié, etc.), ou, simplement, de littérature, pourront venir samedi prochain, le 11 janvier, à 15h à la médiathèque de Biarritz.
vendredi 20 décembre 2019
La philosophie et la littérature. Conférence à la médiathèque de Biarritz, demain samedi 21 décembre à 15h.
L'orateur accueillant avec un stoïcisme absolu, lors d'une précédente conférence, les applaudissements assourdissants de la salle au grand complet.
(Photo Bernard Lafargue)
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lundi 9 décembre 2019
Vincent Cespedes, le Résistant
J’appelle intellectuel un écrivain, un philosophe, un universitaire qui, non par démagogie — comme le pensent les esprits cyniques —, mais en vertu d’un sens supérieur de la morale, apporte son soutien à telle ou telle cause qui lui semble juste. L’écrivain, le philosophe, l’universitaire, se fait intellectuel quand il quitte la tour d’ivoire de la littérature, des idées, du savoir, pour aller s’engager avec courage sur les champs de batailles de l’Opinion. L’arme redoutable de son combat est alors la pétition.
On connaissait Vincent Cespedes, philosophe-animateur d’entreprise, spécialiste des mouvements sociaux pour les plateaux de télévision, compositeur de rap, vidéaste. Autant dire un esprit universel, un acteur de premier plan de la culture. Mais Vincent Cespedes fortifie davantage sa dimension d’intellectuel en se faisant lanceur d’alerte. Ayant découvert récemment que Martin Heidegger fut nazi et ayant appris que certains passages de son œuvre pouvaient être étudiés au lycée, il vient d’émettre une pétition afin que le ministère de l’Éducation nationale supprime l’auteur de Sein und Zeit «de la liste officielle des auteurs recommandés aux élèves de classe terminale». Vincent Cespedes ne prône pas la censure. C’est un démocrate attaché à la «liberté pédagogique» des professeurs. Mais, soucieux de préserver les consciences juvéniles, il en appelle à une nécessaire dénazification des programmes scolaires. Vincent Cespedes ne précise pas si les textes de Levinas, de Sartre, d’Arendt, de Derrida, etc., écrits sous l’influence d’Heidegger, devront faire l’objet d’enquêtes pour déterminer s’il y subsiste des éléments d’ontologie hitlérienne. Pour ma part, il m’apparaît que pareil programme de purge ne serait pas illégitime. Il suffirait qu’on créât pour Vincent Cespedes au 110 rue de Grenelle un Bureau de l’Épuration philosophique. Une pétition s’impose.
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