Le Mitard
Oui, Madame !
Il tourne, il tourne en des milliers de pas qui ne mènent nulle part
Dans un monde-béton, aux arbres de barreaux fleuris de désespoir
Inhumain…, rétréci…, sans aucun lendemain.
Sa pitance est glissée sous une grille à terre
Et dans un bol l’eau… pour qu’il se désaltère.
Il est seul, sans soleil
Et n’a même plus son ombre.
Infidèle compagne, elle s’en est allée
Refusant d’être esclave de ce vivant mort-né.
Il tourne…, Il tourne et retournera toujours
Jusqu’au jour où vaincu en animal blessé
Après avoir gémi en une unique plainte
Il tombera à terre et se laissera crever
Pour trouver dans la mort sa seule liberté.
Je vous vois une larme… !
Pourquoi vous attrister ?
«Pauvre chien», me dites-vous !
En voilà une erreur…
C’est un homme, Madame,
Il est emprisonné.
C’est celui que vos pairs ont si bien condamné
En rendant la justice au nom des libertés.
Et dans un bol l’eau… pour qu’il se désaltère.
Il est seul, sans soleil
Et n’a même plus son ombre.
Infidèle compagne, elle s’en est allée
Refusant d’être esclave de ce vivant mort-né.
Il tourne…, Il tourne et retournera toujours
Jusqu’au jour où vaincu en animal blessé
Après avoir gémi en une unique plainte
Il tombera à terre et se laissera crever
Pour trouver dans la mort sa seule liberté.
Je vous vois une larme… !
Pourquoi vous attrister ?
«Pauvre chien», me dites-vous !
En voilà une erreur…
C’est un homme, Madame,
Il est emprisonné.
C’est celui que vos pairs ont si bien condamné
En rendant la justice au nom des libertés.
Jacques Mesrine
Fleury-Mérogis…
Un jour de septembre 1976 où j’existais si peu
Que je n’étais même pas personne.
L’Instinct de mort
(Éditions Champ Libre -1984)
Fleury-Mérogis…
Un jour de septembre 1976 où j’existais si peu
Que je n’étais même pas personne.
L’Instinct de mort
(Éditions Champ Libre -1984)
Frôler sans cesse la mort et finir par la rencontrer car elle ne joue jamais !
RépondreSupprimerLa mort est la rivale de nos amants par excellence. Elle nous est tellement plus proche...
RépondreSupprimerCher ami, j'ai retrouvé en vous lisant une interview accordée par Jacques Mesrine à Isabelle de Wangen qui l'a proposé à Paris Match quelques temps avant que l'homme ne soit abattu vulgairement en pleine rue.
RépondreSupprimerLisons :
" I de W : Comment pensez-vous vieillir ou mourir ?
Mesrine : Je ne risque pas de vieillir (Rire). Je sais très bien que ça se terminera mal. Je sais très bien que je vais mourir, que je vais me faire abattre, demain, dans quinze jours, dans un an ou dans huit mois si j'ai de la chance. Je m'en fous. Je sais qu'à la finale, ils arriveront à me tenir.
(...)
I de W : Avez vous des projets ?
Mesrine : J'en ai beaucoup ! Une chose est certaine : je fais le serment de faire fermer tous les quartiers de haute sécurité. J'en donne ma parole d'honneur. Je n'abandonnerai pas les gars qui sont dedans. Je sais que la plupart ne m'aiment pas. Je ne me fais aucune illusion à ce sujet, mais je les ferai fermer. Si Peyrefitte ne comprend pas le dialogue, on agira par la violence. Est-ce qu'il veut des Brigades rouges en France ? Est-ce qu'il veut une bande à Baader ? S'il faut en arriver là, on y arrivera. Je vais m'organiser. Et je ferai un parcours sans faute.
(...)
Mesrine : Maintenir un homme en quartier de haute sécurité, c'est une forme de chantage. Tout le monde est concerné et personne ne bouge. Le dialogue est impossible. S'il faut abattre quelques juges, je le ferai.
(...)
I de W : Si vous aviez à revenir en arrière, si vous pouviez gommer votre vie, le feriez-vous ? Ne regretteriez-vous rien ?
Mesrine : Il n'y a pas à revenir en arrière. Il est certain que j'ai des regrets, mais j'ai le dos au mur. Je sais que tout peut se terminer demain... Je ne regrette pas ma vie, mais j'aurai pu la vivre autrement. J'aurais préférer dormir sans calibre, avoir une femme, des gosses et être heureux. C'est une chose que j'aurais aimée, mais je sais que ce n'est pas possible. Ca ne peut pas bien se terminer. Le folklore et le champagne, c'est fini. Il ne reste plus maintenant que la guerre. "
La suite on la connaît.
La suite c'est aussi l'assassinat de Gérard Lébovici éditeur de l'Instinct de Mort, un meurtre "toujours pas" élucidé, comme disent les têtes molles.
Bien à vous
Philippe Chauché
Assassinat "commandité" par l'élysée, police servile et lâche qui ne demandait qu'à le flinguer, et ensuite la "justice" à qui la première maison citée ordonne ne pas poursuivre les flics tueurs . Démocratique la France sous la droite ? Totalitaire plutôt .
RépondreSupprimerJe ne savais pas que dans dans un pays prétendument démocratique, l’état pouvait assassiner les gens sans autre forme de procès, fussent-ils gangsters, pour ensuite s’auto-innocenter en inventant spécialement pour l’occasion le concept de légitime défense permanente. c’est chouette le pouvoir! A l’époque, couverts par l'élysée (et avec sa bénédiction), protégés par la justice (n’est t-elle pas sensée être indépendante?)
RépondreSupprimerles cow-boys viandards de broussard s’en sont donnés à coeur joie pour flinguer celui qui les avait tant de fois ridiculisés (à 40, armés comme à la guerre contre un seul, et qui plus est attaché et ne pouvant se défendre - bravo broussard!); il fallait bien ça c’est sur. Mesrine était trop intelligent pour eux et ils n’ont trouvé que ce moyen pour s’en débarrasser. Il parait que la police française est une des meilleures du monde. Ah oui ?
Ne pas oublier que cette exécution a été filmée par la police, du trottoir et aussi de l'intérieur du camion des tireurs. On peut savoir pourquoi?
La justice n'a donc toujours pas été rendue, car on a demandé aux juges de ne pas poursuivre les flics tueurs. Et puis quoi encore?
Cela s'appelle du TOTALITARISME.