vendredi 26 septembre 2014

On savoure les définitions toxiques du Dictionnaire chic de philosophie


«Le mot chic n’est pas défini dans le dictionnaire de Frédéric Schiffter, mais on suppose que, pour l’auteur, il signifie l’absence de solennité pontifiante. Ici, le classement alphabétique est donc un moyen de fuir l’exhaustivité et de mélanger les genres, qui vont du souvenir de jeunesse au commentaire de l’actualité, en passant par quelques polémiques, agacements et phobies déclarées. Mais comme le dandysme consiste à échapper au dandysme, on y trouvera aussi quelques concepts solides, dont le blabla (discours servant à édulcorer le réel), le chichi (attitude consistant à ne pas percevoir le réel ou à le discréditer du fait de sa cruauté), le gnangnan (indignation mêlée de sensiblerie) et le riquiqui (à la définition encore en suspens). Schiffter sait trouver dans l’égotisme littéraire le contrepoison à la pesanteur du philosophe et dans la rigueur de la philosophie le remède à la pose béate du littérateur. Parfois, les poisons s’accumulent au lieu de s’annuler, ce qui ne nuit pas au plaisir sournois du lecteur.»
Philippe Garnier Philosophie Magazine (octobre 2014)


mercredi 24 septembre 2014

Dès aujourd'hui, offrez-vous notre Dictionnaire chic de philosophie !


«Schiffter […] publie un Dictionnaire chic de philosophie mais il n’est pas philosophe au sens où l’entendent les amateurs des guides de la life utile en dix leçons, ”si je n’avais plus qu’une heure à vivre”. Schiffter n’a plus qu’une seconde à vivre, et cette seconde se prolonge d’heure en heure, au bord de l’océan. Il ne propose rien pour soigner quiconque. Frédéric Schiffter ne sert à rien, mais est-il pour autant inutile?[…]Si nous picorons, comme des tapas, les lamentations vaines et superficielles, frivoles et frimeuses de Frédéric Schiffter, il est possible que nous retrouvions le sourire en comprenant que même notre suicide serait absurde et c’est alors que, foutu pour foutu, nous acceptons notre apocalypse avec décontraction et style.»
Frédéric Beigbeder (Préface)


vendredi 19 septembre 2014

En librairie le 24 septembre


Ananthrope :
Terme que j’ai inventé pour moi. Formé à partir du grec anthropos, qui désigne l’homme et an — préfixe qui exprime une négation. De même qu’il ne croit pas en Dieu, l’ananthrope, est un homme qui ne croit pas en l’homme — au contraire de bon nombre d’athées.  


samedi 6 septembre 2014

Courte adresse du Marquis de Sade à Michel Onfray, commissaire du peuple chargé de propager la pensée de la gentillesse




«Ma façon de penser, dites-vous, ne peut être approuvée. Eh, que m'importe! Bien fou est celui qui adopte une façon de penser pour les autres! Ma façon de penser est le fruit de mes réflexions; elle tient à mon existence, à mon organisation. Je ne suis pas le maître de la changer; je le serais, que je ne le ferais pas. Cette façon de penser que vous blâmez fait l'unique consolation de ma vie; elle allège toutes mes peines en prison et j'y tiens plus qu'à la vie. Ce n'est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres.»

D. A. F. de Sade (Novembre 1783)