mercredi 28 février 2024

Oncle Émile


En traînant à Biarritz, j'ai poussé la porte d'une librairie et j'en suis ressorti avec un volume de correspondance de Cioran. J'y vois la promesse d'une fête de l'esprit. Cioran avait choisi l'écrit court donnant ainsi de la saveur à son érudition, du lustre à son style, du mordant à son humour - ce dont philosophes et intellectuels sont incapables. Je le pratique depuis que j'ai eu dix-sept ans. C’est d'ailleurs dans cette même librairie que j'avais acheté Écartèlement. Je n'avais feuilleté que quelques pages de l'ouvrage et déjà Cioran m'avait dissuadé de devenir un homme utile et conforté dans ma vocation de traînard. Depuis lors, je l'appelle «oncle Émile».


 

2 commentaires:

  1. Ah, cher cousin, je me souviendrai toujours de la bonne ambiance que notre oncle Émil mettait lors des fêtes de Noël.

    Vous souvenez-vous du soir où il poussa cousine Madeleine de Fleurville dans l'embarras ?

    RépondreSupprimer
  2. À la librairie Bookstore de Biarritz, on peut trouver le premier ouvrage entièrement consacré à Serge Berna, l'un des quatre membres initiaux de l'Internationale lettriste avec Jean-Louis Brau, Guy Debord et Gil J Wolman.

    http://editionsdusandre.com/editions/livre/207/ecrits-et-documents

    Serge Berna, Écrits et documents,
    Édition établie et annotée par Jean-Louis Rançon
    Éditions du Sandre

    Présentation de l'éditeur :
    De la vie de ce poète et voyou on ignore presque tout, sinon qu'il est né à Venise en 1924 et qu'à vingt-cinq ans il est devenu un personnage célèbre, à Saint-Germain-des-Prés comme ailleurs, pour être l'auteur de la proclamation de la mort de Dieu en pleine cathédrale Notre-Dame de Paris.
    Sont rassemblés ici les textes que Serge Berna a publiés en revues (Ur, Ion, Le Soleil noir, En marge) entre 1950 et 1955, période pendant laquelle il fonde le Club des Ratés puis participe activement au mouvement lettriste, d'abord avec l'ensemble du groupe mené par Isidore Isou, ensuite au sein de l'Internationale lettriste avec Jean-Louis Brau, Guy Debord et Gil J Wolman.
    Dans ces Écrits et documents, nous reproduisons aussi sa préface à Vie et mort de Satan le Feu, d'Antonin Artaud, dont il avait découvert les manuscrits, et des pièces inédites. Paraissent ainsi pour la première fois son " roman-film influentiel ", un manuscrit-collage de 78 feuillets, et sa correspondance avec Wolman, Debord, Koenig, Mariën, Magritte, Bazin, Étiemble, Breton...
    Nous le suivons aussi dans ses multiples démêlés judiciaires et séjours en prison, jusqu'à perdre toute trace de lui au début des années 1970.

    RépondreSupprimer

Les commentaires anonymes et fielleux seront censurés.