En traînant l'autre jour dans le quartier du Régina, j'ai croisé une ancienne élève, flanquée d'un mari, ou d'un fiancé. C'est elle qui m'a reconnu. "Vous êtes comme Aristote, vous philosophez en vous promenant", me dit-elle. "Vous voyez, je n'ai pas oublié vos cours." "Aristote se promenait, moi je traîne", lui ai-je répondu. "De plus, dans ses déambulations, il était suivi de ses disciples. Moi, je n'en ai pas. Je n'en ai jamais eu. Je n'en aurai jamais. C'est en cela que je suis plus sage que bien des philosophes." "En tout cas, même si on ne comprenait rien à la philo, on passait de bons moments avec vous", me dit encore la jolie sous le regard un tantinet impatient de son compagnon. Mes élèves n'entendaient rien à mon enseignement, mais y trouvaient du plaisir... J'avais donc les meilleurs des disciples!
Vous oubliez ceux du dernier rang, qui ne vous accosteront jamais, qui ont très bien compris votre enseignement, et dont vous avez peut-être "changé la vie".
RépondreSupprimerUn acteur, un chanteur, se doit de ne pas se fier aux "bravos" ni aux applaudissements. Il doit toujours penser à celui, silencieux, au fond de la salle, qui l'écoute tremblant, redoutant le naufrage. A cette seule oreille il se doit peut-être d'accorder son chant.
Max.
Des parents concernés demandaient à Fabrice Luchini quels livres faire lire à leur marmaille. Il répondait à peu près ceci (c'est moi qui romance, je ne me souviens plus de la réponse exacte) :
RépondreSupprimerSi vous voulez que votre enfant fonctionne au sein du collectif et ait une vie bien "épanouie" mettez-le plutôt au foot. Lire c'est une maladie qui peut être mortelle.
Max.