En traînant, hier, à Biarritz, sur l'avenue de la Perspective de la côte des Basques, où j'ai habité de l'âge de neuf à vingt ans, j'ai contemplé un long moment le paysage océanique de ma prime jeunesse. J'ai pensé aux idées que j'avais alors, que je puisais dans des livres difficiles, et qui m'invitaient à en finir avec le "vieux monde". En réalité, j'étais un révolté de plage. Les jolies me consolaient de l'injustice. Puis, avec le temps, l'idéal a pris le large. Mon anarchisme a glissé vers une misanthropie résignée. Beaucoup vieillissent plus mal.
Cher Frédéric,
RépondreSupprimerN'oubliez pas que vous avez connu quelques secrets des jolies... Tout le monde ne peut s'en targuer (malheureusement). Surtout dans cette jeunesse estampillée 2023 ; de laquelle la vie ne se résume si souvent qu'en un foutu et très maigre selfie.
"Misanthropie résignée"...bah ! Ce n'est pas tout à fait vrai. Sinon, vous ne nous partageriez pas vos billets d'humeur si sentis. Misanthropie ou résignation ? Ni l'un ni l'autre. Vous êtes tel quel et c'est tant mieux ! Comme le disait si bien Cioran : la publication délivre. Et chaque fois que vous publiez du papier ou du pixel, moi, vous me délivrez toujours davantage. Rien que pour ça, j'estime que votre existence est d'utilité publique. Parce que votre verve aussi précise que le compas et fleurie tel un champs perpétuellement printanier, sait être salvatrice et bonne conseillère dans cette grisaille ambiante. Vous êtes un antidote majeur aux philodoxes de tous bords.
De la part d'un jeune qui affectionne vos pensées et votre manière de les dire.