jeudi 30 mai 2013

Ad usum mei — 17


Un nombreux public joyeux et réactif 
à la conférence inaugurale de la Fête de la Philo

J’apprends qu’une «fête de la philo» se déroule tout au long du mois de mai et jusqu'à la mi-juin à Paris comme en province. On nous annonce que «de nombreuses manifestations investiront l'espace public (musées, théâtres, universités, lycées, écoles, mais aussi la rue et les cafés, les restaurants, les librairies, etc.)», marquant par là «une volonté pour les organisateurs de rendre la philosophie ”populaire” et de la voir s'ouvrir à une audience la plus large possible». Le public des exclus du concept profitera de l’aubaine pour écouter des conférences présentées comme «ludiques, accessibles et existentielles» et, dans un souci de «dialogue citoyen», il sera même invité à philosopher avec «des intervenants prestigieux». Après les Restos du cœur de Coluche et la Soupe populaire d’Onfray, voici donc la Distribution gratuite de jugeote patronnée par Jacques Attali, Elisabeth Badinter et Luc Ferry. C’est une bonne nouvelle. Avant la fête nationale du tapage musical, il y aura désormais un festival des vents de bouche.

12 commentaires:

  1. Cher Frédéric,

    Je n’avais jusqu’à ce jour pas entendu parler de cette nouvelle manifestation.
    Ma curiosité étant piquée je viens de déambuler sur la page officielle de cette « fête » et trouve :
    « Avocats et Philosophes à la barre - La pensée à l’épreuve du corps : l’héritage de Sade ou la loi du désir. »
    Je n’en déduit absolument… rien.

    Bien amicalement ;
    Axel

    http://fetedelaphilo.com/event-items/avocats-et-philosophes-a-la-barre-la-pensee-a-lepreuve-du-corps-lheritage-de-sade-ou-la-loi-du-desir/

    RépondreSupprimer
  2. Vent debout contre "vents de bouche" ! Voilà qui réjouit comme du Muray.

    RépondreSupprimer
  3. Cher Frédéric,

    Cher Frédéric,

    Est-ce vraiment surprenant ? Je pense qu'une fois de plus, notre Clément national a donné quelques clés pour comprendre la situation en question. Selon lui, deux espèces de philosophes cohabitent en ce bas monde : les « philosophes-guérisseurs » et les « philosophes-médecins ». « Les premiers, déclare-t-il, n'ont rien de solide à opposer à l'angoisse humaine, mais disposent d'une gamme de faux remèdes pouvant endormir celle-ci plus ou moins longtemps, capables non de guérir l'homme mais suffisant, dirais-je, à le faire vivoter » tandis que les seconds, tout sont les seuls à disposer « du véritable remède et du seul vaccin », c'est-à-dire d'une dose suffisante de lucidité. Tout le problème vient de ce que ce vaccin « est d'une telle force que, s'il réconforte à l'occasion les natures saines, il a pour autre et principal effet de faire périr sur-le-champs les natures faibles », par conséquent « la philosophie crédible n'est entendue que par ceux qui la savaient un peu à l'avance et n'en ont ainsi pas vraiment besoin ». (Toutes les citations sont extraites du Principe de cruauté, livre lu grâce/à cause de l'hôte de ces lieux)

    Bien évidemment, on aura compris que cette fête (qui, au passage, confirme le diagnostique d'un Philippe Muray, grand anthropologue de l'homo festivus) est entièrement consacrée à la philosophie-guérisseuse et qu'on verra s'y bousculer les philosophes-guérisseurs. Mais est-ce étonnant ? Car après tout, n'est-ce pas tout ce qu'on leur demande, d'anesthésier l'entendement et de donner à ceux qui les écoutent le sentiment d'être savants ?

    Bien à vous

    Loïc

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Loïc, ce soi-disant vaccin le lui épargna pas une phase de dépression. Les philosophe sont des farceurs, excepté Pyrrhon, le plus ironique d'entre tous, qui n'a rien écrit, laissant à ses suiveurs le soin de l'interpréter le plus mal possible, c'est-à-dire avec des mots couchés sur des papiers formant un joli tas de feuilles mortes.

      Bien cordialement
      delorée

      Supprimer
  4. Restez impitoyable c'est comme ça que je vous aime !

    RépondreSupprimer
  5. Cher Frédéric,

    Après lecture de votre excellente (et cruelle) contribution dans le dernier numéro de Philosophie Magazine, je tendais ce soir l'oreille pour écouter l'émission que France Culture consacrait au thème en question, espérant secrètement vous y entendre pourfendre une fois de plus les velléités moralisatrices d'une Sandra Laugier. Or, quel ne fût pas mon désappointement lorsque mon attente se trouva déçue. J'étais telle Eugénie écoutant disserter le Chevalier de Mirvel sur la vertu, me languissant d'un Dolmancé qui ne vint jamais...

    RépondreSupprimer
  6. Réponses
    1. Il s'agissait de l'émission Du Grain A Moudre d'aujourd'hui (le 5/06/2013).
      On peut la réécouter ici même :
      http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-l-art-nous-aide-t-il-a-vivre-en-partenariat-avec-philosophie-magazine-201

      Supprimer
  7. Cher Loïc,

    Du grain à moudre, en effet.

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour Frédéric,
    En ce moment j'entends souvent à la radio Joël de Rosnay parler de "surfer la vie" et cela me donne envie de lire "petite philosophie du surf".
    Mais où en est cette réédition ? Merci.
    Au plaisir de vous lire, Hélène M.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas de nouvelles de l'éditeur...

      Mais l'opuscule doit se trouver sur un site d'occasions.

      À vous,

      FS

      Supprimer

Les commentaires anonymes et fielleux seront censurés.