Causerie animée par Emmanuel Planes.
Présentation:
Une idole affole le monde politique: le Peuple. De l’extrême-droite à l’extrême gauche en passant par les libéraux, tous les partis, leurs leaders, leurs idiots utiles, se coiffent de cette idole. Or quel est ce Peuple dont les porte-parole veillent à ne jamais définir les contours? Les pauvres, les classes moyennes, les provinciaux, les Français dits de souche, les diverses communautés culturelles, les martyrs de l’impôt? Loin d'être une réalité identifiable, le Peuple n’est qu’un flatus vocis, un vent de bouche, que des blablateurs propulsent à plein poumons du haut de leur podium pour ratisser large en période électorale ou pour mobiliser des suiveurs.
Vide de contenu, la notion de peuple permet à n’importe quelle foule de s’en prétendre l’incarnation et d’aller exprimer ses frustrations, ses indignations, ses bouffées paranoïaques, sur les nouvelles agoras digitales appelées réseaux sociaux. Animée de cette belles «décence ordinaire» que lui prêtent les philosophastres convertis à George Orwell, cette racaille connectée y poursuit de sa vindicte tous les coupables de ses malheurs et frustrations, et, désormais, y dénonce la tyrannie tentaculaire des «élites». Or, là encore, ces «élites» n’ont rien d’une aristocratie, mais forment une petite plèbe de nantis dont l’ignorance hautement diplômée égale l’inculture décomplexée des mal-lotis. De même que le mot «peuple», l’expression «les élites» désigne un être social fantasmatique. Ce sont des éléments de langage dont on connaît la fonction: remplacer la précision par le simplisme et, ainsi, aggraver la servitude intellectuelle.
Les « élites progressistes » veulent nous imposer un « nouveau monde » car il paraît que le monde « évolue ». L’histoire ne progresse pas, elle se déroule et se répète.
RépondreSupprimerEn vrac, dans la besace des idéologues « progressistes » : la voiture tout électrique que nous importerons de Chine, leader du marché. L’arrêt des centrales nucléaires avec ouverture des mines de charbon (émission maximum de C02 assurée), des parcs d’éoliennes à rendement inefficace pour défigurer les paysages ou encore les « mères porteuses » et la marchandisation des corps. A quand un enfant « parfait » sur commande, bienvenue à Gattaca etc.
« Ce qui distingue les intellectuels du réactionnaire, c’est que les premiers sont des militants, le second un esthète, condamné, à témoigner de son écœurement » Nicolas G. Davila.
Quant à la modernité ou au fameux progressisme : « un mélange de bordel, de geôle et de cirque » Nicolas G. Davila
« L’histoire est… un mensonge : sous prétexte de nous parler de simples individus et de faits isolés, elle prétend nous raconter chaque fois autre chose, tandis que du commencement à la fin, c’est la répétition du même drame avec d’autres personnages et sous des costumes différents. » A. Schopenhauer.
Quant au "peuple" au aux « peuples » (tyrannie des minorités), notre ami Cioran :
"Tel qu'il est, le peuple représente une invitation au despotisme. Il supporte ses épreuves, parfois il les sollicite, et ne se révolte contre elles que pour courir vers de nouvelles... La révolution étant son seul luxe, il s'y précipite, non tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort que pour acquérir lui aussi le droit d'être insolent, avantage qui le console de ses déconvenues habituelles, mais qu'il perd aussitôt qu'on abolit les privilèges du désordre". Cioran. Histoire et Utopie.
C’est marrant tous ces gens qui veulent changer le monde, ce n’est pas le monde qu’il faut changer, c’est les gens ! Autant le dire tout de suite, mission impossible !