Il n’est pas rare que je me réveille tôt, avant sept heures. Je sors alors acheter des viennoiseries. Avant de remonter chez moi, je descends à la chambre d’amour. J’en ai pour cinq minutes à pied. Je m’assois sur le parapet de la plage du surf club face à l’océan. Le jour se lève à son tour et je contemple ce spectacle en croquant un croissant. Au bout d’une demi-heure, je m’en vais. À présent, le quartier s’agite. Les gens partent au bagne à bord de leurs voitures. Ils conduisent vite. Je marche lentement. Moi que nulle obligation ne contraint, je me dis combien il est agréable de regarder ce trafic qui augmente en intensité et en nervosité, non que je prenne plaisir à voir des malheureux s’engouffrer dans une journée de labeur avec son cortège de frustrations, mais je goûte à l’idée que j’échappe à leur sort. Pareille pensée m’est si douce que je me remets au lit sitôt revenu dans ma chambre. En dégustant mon second café, je sens que c’est encore une journée qui commence bien.
mercredi 30 septembre 2020
Savoir bien commencer une journée
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Riem foutar al país
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Ce matin, pris dans le flot de circulation, je pensais à mes contemporains désœuvrés goutant au plaisir vain de remettre à plus tard l’heure du levé. Tout est vanité mais vivement dans six mois …
RépondreSupprimerRevenant du Portugal - où j'ai vu des surfers défiés magnifiquement les rouleaux des vagues - j'ai relu votre petit essai sur le surf. Magnifique petit texte, qui dit bien à la fois le plaisir de la planche, mais n'oublie pas les origines mythiques du surf. Concernant votre billet, comme toujours Otium contre Negotium. Vous relire est toujours un plaisir.
RépondreSupprimerCette pensée matutinale n'est pas sans faire songer au "suave mari magno..." de Lucrèce lorsque, se tenant à l'abri, l'homme libre contemple le rude spectacle de la tempête et des tourbillons qui emportent des humains affairés s'agitant en tous sens pour ne pas sombrer.
RépondreSupprimerCet art du retrait n'est-il pas le plus doux des clinamen ?
Cher Frédéric,
RépondreSupprimerPour ma part, toujours sous le joug du tripalium… Mais commençant désormais la journée à bicyclette.