Indispensable précis de détestation du travail: voilà un livre que l’on meurt d’envie d’acheter en X exemplaires pour le laisser traîner un peu partout: sur les sièges de bus, sur les banquettes en tissu bleu des salles des profs, sur les aires d’autoroutes, sur les bancs des parcs de la pause de midi, dans les couloirs qui mènent au bureau des DRH et au pied des usines et boîtes de la France entière.
Cela ferait beaucoup d’exemplaires certes, et qui sait si les embesognés affairés prendraient même le temps de jeter un coup d’œil sur cet indispensable abécédaire redoutable et rieur. Ils ont mieux à faire: courir se tuer à la tâche.
Je l’ai lu et relu. Et, si je ne crois plus depuis longtemps au Grand Soir, je crois de plus en plus en un art de la fugue, en une intelligence de la désertion. «Lâchez tout», suggérait notre amie Annie Le Brun à qui voulait bien l’entendre. Lâchez tout, mais gardez en main et en tête cet irrésistible, facétieux, subversif, très drôle et très malin, Indispensable précis de détestation du travail.
Mon père, que j'aimais beaucoup, est mort d'avoir cru trop longtemps à la "valeur travail". Et, si Frédéric Schiffter ne l'a pas écrit pour cela, je dédie quand même cet ouvrage à celui qui aurait peut-être vécu un peu plus longtemps s'il avait eu entre les mains l'indispensable précis.
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