lundi 25 août 2014

Sisyphe au restaurant


«Camus parlait de l'angoisse, de la peur et de la misérable condition de l'Homme, mais il en parlait d'une manière si confortable et fleurie... son langage... qu'on avait l'impression que rien ne l'affectait, ni lui, ni son écriture. En d'autres termes, tout pourrait aussi bien aller pour le mieux. Camus écrivait comme un type qui vient juste de finir un bon steak avec des frites et de la salade, complété par une bonne bouteille de vin. L'humanité souffrait peut-être, mais lui pas. Un sage, sans doute, mais [je préférais] ceux qui criaient quand ils se brûlaient.»
Charles Bukowski


5 commentaires:

  1. Cher Frédéric,

    Certaines expériences ne vous laissent pas indemne. Il y a celle que la vie nous lègue à un moment donné comme la privation de la bonne santé, doux et perfide cadeau de l’existence en vérité. Vous savez, c’est ce curieux état que l’on côtoie malgré soi, lorsqu’on se retrouve seule face à soi-même, face à cette douleur extrême dont vous êtes l’unique habitant, et que la médecine tente de camoufler à grands coups de calmants. La cécité des grands professeurs, des chirurgiens hors pair n’est pas la vôtre.
    L’angoisse vous communique une clairvoyance étonnante, effrayante aussi.
    Rien ne peut effacer la détresse et l’angoisse qui l’accompagne lorsque vous êtes allé au bout de vous-même dans le combat avec la maladie. Cette angoisse est une angoisse sourde parce que rien ne peut la décrire, elle vous dépossède de presque tout, voire même quelquefois de l’essentiel, hum de trois fois rien peut-être, juste de votre humanité.
    Bien à vous.

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  2. Sartre déjà lui avait dit , si mes souvenirs sont bons : " il se peut que vous étiez pauvre , mais vous ne l'êtes plus ... vous êtes un bourgeois comme Jeanson et Moi."

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  3. Bukowski est le plus classieux des vieux dégueulasses.

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  4. Vous qui écrivez beaucoup, bien que ce soit plus dans un registre argumentatif que romanesque ; Etre un bon écrivain (celui qui tout du moins compose des histoires réussies, et ainsi le fait pour un écrivain de réussir ses histoires) consiste-t-il à communiquer des informations aux lecteurs sans les évoquer directement? Ou donner les éléments de l'histoire au moment opportun?(par exemple au regard des romans policier ?cf Agatha Christie)

    Bien à vous,

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  5. Personne semble-t-il ne peut échapper à la mauvaise foi, au moins épisodique. Peut-être pas même moi? (sic).

    Si Bukowski avait donné un autre exemple, comme:
    "... un type confortablement allongé sur une chaise longue qui vient juste de profiter d'un joli spectacle de surf, complété par une bonne baise....", auriez-vous choisi le même libellé? Auriez-vous même seulement songé à Bukowski pour critiquer Camus?

    A mon avis cependant, c'est dans les deux cas de figure que ce genre d'angle d'attaque nest pas pertinent.

    Par ailleurs il est vrai que la mauvaise foi inconsciente, par définition n'en est plus... Autre débat...

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