Quand Edward Hopper peignait la pétrification des individus dans leur solitude, Fernando Pessoa, à la même époque, écrivait dans Le livre de l'inquiétude : "Puisque la vie ne nous a offert qu'une cellule de reclus, tentons alors de la décorer, ne serait-ce que de l'ombre de nos songes, dessins et couleurs mêlés, sculptant notre oubli sous l'immobile extériorité des murailles".
C'est l' abstraction dissimulée qui donnent la force à ses tableaux. Le reste n'est que de l'expression littéraire bas de gamme dont raffole les petits écrivains autocentrés. Hopper conscient de ses limites a toléré l'expression, mais dans l'ombre, il travaillait pour l'abstraction. Celle que beaucoup d'hommes de lettre ne comprennent toujours pas, puisque la peinture, la libre, se gausse de leur gesticulations mentales et leur verbiages expressifs. La perception, juste la perception, même s'il faut la dissimuler dans un contexte littéraire. Quand enfin un écrivain parlera de Hopper pour ce qu'il est, un peintre abstrait qui vous a tous berné???
Sans doute, mon cher Diego. Mais, en ce qui concerne votre expression littéraire, si vous passiez du charabia au verbiage, ce serait un petit saut esthétique louable.
Vous avez raison :) Et mon charabia ne vous était pas destiné personnellement, de plus encore novice dans le français écrit il se peut que je me trompe dans certaines expressions. Par contre, je maintiens, la réaction littéraire est de plus en plus visible, voulant encore et encore ramener la peinture à l'expression et à l'intelligence. De la pure réaction. Et de l'ignorance surtout.
Voulez-vous dire que l'expression et l'intelligence sont réactionnaires, alors que l'abstraction et la sottise sont révolutionnaires ? Si c'est le cas, je comprends mieux pourquoi on me tient pour un "réac". Concernant Hopper, les tableaux qui tentent l'abstraction sont, de mémoire, "Sun in a empty room" et "Rooms by the sea". Aucun humain n'y figure. Ce sont des intérieurs désertés, à l'image, peut-être, du vide intime des personnages qu'il représente.
Non non! Décidément...j'ai encore beaucoup de travail à accomplir pour que mon français soit correct. Juste, je constate preuve et source à l'appuie depuis quelques années, une réaction du monde littéraire dans le sens ou il cherche toujours et de façon de plus en plus visible à prendre sa revanche sur la peinture qui s'est émancipé de lui. Cela semble encore insupportable pour beaucoup d'hommes de lettres, journalistes,chroniqueurs, écrivains,à droite comme à gauche, que la peinture continue de vivre pour et par elle même , sans chercher d'honorabilité dans l'expression. L'expression peut être magnifique, mais la peinture c'est surtout autre chose, et il a fallu et il faut encore tant d'énergie pour le faire accepter...Et je constate une franche rancune de la part d'écrivains décomplexés qui refusent de la traiter selon ses propres codes, et qui ne l'envisage que selon leur champs d'expression. La cas Hopper est bon pour ça, tout les écrivains que j'ai lu ,qui en parle ne l'envisage que selon le discours la thématique,le champ lexical...ils ont le droit, mais fondamentalement Hopper c'est l'abstraction! Homme coquin, c'est sur, et farceur, qui ne veut pas se caricaturer dans l'école abstraite de son époque et qui refuse les systèmes, mais qui oeuvre secrètement pour la peinture et la perception pure , même, alors que tout les commentateurs lettrés se bornent à y voir un symbole de la peinture qui illustre... C'est avant tout de la peinture, et beaucoup en profitent pour ne pas l'évoquer comme tel, persuadés qu'ils sont qu'avec le cas hopper, ils pourront prendre leur revanche sur la peinture qui n' a plus besoin de l'expression pour exister. Ouf, je souhaite avoir été clair, si ça n'est pas le cas, je peux recommencer!!
Non, cher Vincent. C'est moi qui propose "Inquiétude". "Intranquillité" est un néologisme qui n'ajoute rien au sens du mot "desassossego", sorte d'ennui teinté d'une légère anxiété.
Veuillez m'excuser, cher Diego, pour ma réponse un peu brutale. Je comprends que vous vouliez soustraire la peinture à la manie des écrivains de l'aloudir de commentaires. On ne connaît pas d'exemples de peintres qui "commenteraient" des œuvres littéraires. Toutefois, des romans, des épopées, des récits, des légendes, des mythologies ont inspiré bien des artistes — qui estimaient peut-être que le verbe ne suffisait pas à donner chair à des personnages, des situations, des passions, que sais-je. Si les arts ont chacun une sphère propre, autonome, ils ne peuvent aussi que se faire écho, ce que j'appelle "correspondre". Enfin, je crois.
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, — Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Et c'est heureux :) Le mot "correspondre" est joli je trouve et donne la nuance qu'il faut, le lien, mais avec pudeur. Laisser vivre, mais se rencontrer de temps en temps .Comme des amis quoi !
C'est l' abstraction dissimulée qui donnent la force à ses tableaux. Le reste n'est que de l'expression littéraire bas de gamme dont raffole les petits écrivains autocentrés.
RépondreSupprimerHopper conscient de ses limites a toléré l'expression, mais dans l'ombre, il travaillait pour l'abstraction. Celle que beaucoup d'hommes de lettre ne comprennent toujours pas, puisque la peinture, la libre, se gausse de leur gesticulations mentales et leur verbiages expressifs.
La perception, juste la perception, même s'il faut la dissimuler dans un contexte littéraire.
Quand enfin un écrivain parlera de Hopper pour ce qu'il est, un peintre abstrait qui vous a tous berné???
Sans doute, mon cher Diego. Mais, en ce qui concerne votre expression littéraire, si vous passiez du charabia au verbiage, ce serait un petit saut esthétique louable.
RépondreSupprimerVous avez raison :)
RépondreSupprimerEt mon charabia ne vous était pas destiné personnellement, de plus encore novice dans le français écrit il se peut que je me trompe dans certaines expressions.
Par contre, je maintiens, la réaction littéraire est de plus en plus visible, voulant encore et encore ramener la peinture à l'expression et à l'intelligence.
De la pure réaction.
Et de l'ignorance surtout.
Voulez-vous dire que l'expression et l'intelligence sont réactionnaires, alors que l'abstraction et la sottise sont révolutionnaires ? Si c'est le cas, je comprends mieux pourquoi on me tient pour un "réac". Concernant Hopper, les tableaux qui tentent l'abstraction sont, de mémoire, "Sun in a empty room" et "Rooms by the sea". Aucun humain n'y figure. Ce sont des intérieurs désertés, à l'image, peut-être, du vide intime des personnages qu'il représente.
RépondreSupprimerNon non!
RépondreSupprimerDécidément...j'ai encore beaucoup de travail à accomplir pour que mon français soit correct.
Juste, je constate preuve et source à l'appuie depuis quelques années, une réaction du monde littéraire dans le sens ou il cherche toujours et de façon de plus en plus visible à prendre sa revanche sur la peinture qui s'est émancipé de lui. Cela semble encore insupportable pour beaucoup d'hommes de lettres, journalistes,chroniqueurs, écrivains,à droite comme à gauche, que la peinture continue de vivre pour et par elle même , sans chercher d'honorabilité dans l'expression. L'expression peut être magnifique, mais la peinture c'est surtout autre chose, et il a fallu et il faut encore tant d'énergie pour le faire accepter...Et je constate une franche rancune de la part d'écrivains décomplexés qui refusent de la traiter selon ses propres codes, et qui ne l'envisage que selon leur champs d'expression.
La cas Hopper est bon pour ça, tout les écrivains que j'ai lu ,qui en parle ne l'envisage que selon le discours la thématique,le champ lexical...ils ont le droit, mais fondamentalement Hopper c'est l'abstraction!
Homme coquin, c'est sur, et farceur, qui ne veut pas se caricaturer dans l'école abstraite de son époque et qui refuse les systèmes, mais qui oeuvre secrètement pour la peinture et la perception pure , même, alors que tout les commentateurs lettrés se bornent à y voir un symbole de la peinture qui illustre...
C'est avant tout de la peinture, et beaucoup en profitent pour ne pas l'évoquer comme tel, persuadés qu'ils sont qu'avec le cas hopper, ils pourront prendre leur revanche sur la peinture qui n' a plus besoin de l'expression pour exister.
Ouf, je souhaite avoir été clair, si ça n'est pas le cas, je peux recommencer!!
Petite question idiote : "Le livre de l'inquiétude", est-ce "Le livre de l'intranquillité" dans une meilleure traduction ?
RépondreSupprimerNon, cher Vincent. C'est moi qui propose "Inquiétude". "Intranquillité" est un néologisme qui n'ajoute rien au sens du mot "desassossego", sorte d'ennui teinté d'une légère anxiété.
RépondreSupprimerVeuillez m'excuser, cher Diego, pour ma réponse un peu brutale. Je comprends que vous vouliez soustraire la peinture à la manie des écrivains de l'aloudir de commentaires. On ne connaît pas d'exemples de peintres qui "commenteraient" des œuvres littéraires. Toutefois, des romans, des épopées, des récits, des légendes, des mythologies ont inspiré bien des artistes — qui estimaient peut-être que le verbe ne suffisait pas à donner chair à des personnages, des situations, des passions, que sais-je. Si les arts ont chacun une sphère propre, autonome, ils ne peuvent aussi que se faire écho, ce que j'appelle "correspondre". Enfin, je crois.
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SupprimerLa Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, IV.
Je pensai à ce poème de Baudelaire quand j'ai choisi ce titre.
SupprimerÀ vous, chère Miette.
Et c'est heureux :)
RépondreSupprimerLe mot "correspondre" est joli je trouve et donne la nuance qu'il faut, le lien, mais avec pudeur.
Laisser vivre, mais se rencontrer de temps en temps .Comme des amis quoi !