jeudi 21 juin 2012

Ne pas oublier Muray


« […]Notre monde est le premier à avoir inventé des instruments de persécution ou de destruction sonores assez puissants pour qu'il ne soit même plus nécessaire d'aller physiquement fracasser les vitres ou les portes des maisons dans lesquelles se terrent ceux qui cherchent à s'exclure de lui, et sont donc ses ennemis. A ce propos, je dois avouer mon étonnement de n'avoir nulle part songé, en 1991, à outrager comme il se devait le plus galonné des festivocrates, je veux parler de Jack Lang ; lequel ne se contente plus d'avoir autrefois imposé ce viol protégé et moralisé qu'on appelle Fête de la Musique, mais entend s'illustrer encore par de nouveaux forfaits, à commencer par la greffe dans Paris de la Love Parade de Berlin. Je suis véritablement chagriné de n'avoir pas alors fait la moindre allusion à ce dindon suréminent de la farce festive, cette ganache dissertante pour Corso fleuri, ce Jocrisse du potlatch, cette combinaison parfaite et tartuffière de l'escroquerie du Bien et des méfaits de la Fête. L'oubli est réparé.[…] »

Philippe Muray


4 commentaires:

  1. Si mes chers voisins ne mettent pas en branle toute leur artillerie stéréophonique et percussionnesque, sans aucun talent, je me dois de le souligner et quand bien même, cela ne saurait être une excuse ni même un alibi pour nous assommer toute la nuit durant de rythmes barbares et répétitifs, absolument pas mélodieux ni même "dansants", il se pourrait alors que je puisse encore entendre le chant des oiseaux. Dans le cas contraire, il se peut que j'aie des envies de meurtre. La musique adoucit les moeurs. Ce qui devait être dit est dit. Merci à Mr Muray et à vous, cher Frédéric.

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  2. Ce matin en entendant parler un groupe de jeunes gens de la fête de la musique, m'ait venu à l'esprit ce regretté Philippe Muray. Je constate que nous avons les mêmes pensées, cher Frédérique. Bien à vous, Chuck.

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  3. Je soupçonne ce monsieur Lang d’avoir des intérêts chez Quies.Bonne nuit.

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  4. Alberto Augieri21 juin, 2012

    Cher Frédéric: je lis Muray despuis 1979. Un bonheur vous savoir un lecteur de Ph.Muray. Le plus grand romancier français des dernières 30 années. Il faut toujours accentuer: un romancier tout court, pas un penseur, pas un philosophe.
    Cordialement,
    Alberto Augieri

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