mercredi 23 mars 2011
lundi 21 mars 2011
La guerre est la continuation de la promotion de soi par d'autres moyens
Missile de croisade dressé personnellement par Bernard-Henri Lévy, et confié aux Forces Coalisées du Bien, pour abattre les mauvais libyens et épargner les bons.
dimanche 20 mars 2011
No se puede vivir sin amar — 3
«Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose.»
Benjamin Constant
Adolphe
samedi 19 mars 2011
La sagesse de Woody
Reçu, hier, de l’ami Éric Vartzbed, son dernier opus : Comment Woody Allen peut changer votre vie — aux éditions du Seuil. Un traité de cinéphilie et de sagesse comme je les apprécie, à savoir bref — cent pages — et percutant. Un traité de sagesse ? Affirmatif. Car Éric Vartzbed rappelle que de la vision du monde tragique de Woody Allen, répétée dans chacun de ses films sur le mode de la variation, procède un art de vivre sa déprime. Je citerai quelques têtes de chapitres:
Comment ruiner sa vie amoureuse ?
Comment gâcher sa vie avec la religion ?
Comment ne pas devenir ce que l’on est ?
Comment parler pour ne pas se comprendre ?
Comment prospérer grâce au crime ?
Autant dire que le titre du livre est mensonger. Woody Allen ne changera rien à notre vie. Heureusement, nous avons son cinéma pour ne pas périr de la morale.
mercredi 16 mars 2011
Embarquement pour Cyrène
Alors que j’entendais l’autre jour que des hommes s’entretuaient sur la côte cyrénaïque, je pensai aussitôt à Aristippe qui fit autrefois le voyage de Cyrène à Athènes pour rencontrer Socrate.
Cet apatride spirituel, élégant, et dont la débauche offusquait le puritanisme des Cyniques, fut l’auteur d’une vingtaine de petits traités moraux brillants volatilisés dans le devenir. Formulés en manière de lettres ou d’adresses — Pour Laïs (une courtisane qui devint sa compagne), Pour Arété (sa fille), Aux exilés, Aux mendiants, À ceux qui me reprochent d’aimer le vin, les courtisanes et les banquets, etc. —, ces textes suggèrent qu’Aristippe concevait la philosophie comme un bavardage aimable ou polémique — ce qui ne l’empêchait pas de soutenir par ailleurs que les dieux avaient donné le langage aux hommes pour qu’ils ne se comprennent pas.
Aristippe n’accordait pas une grande valeur à la vie ni une grande estime aux humains. On ne changera rien à la confusion de la matière et des apparences. S’attellerait-on à la tâche, on ajouterait le chaos au chaos. À quoi bon gesticuler et se fatiguer davantage ? La sagesse en appelle à l’abstention de toute action et à se limiter à quelques plaisirs. À défaut de se connaître soi-même, puisque l’âme n’existe pas, chacun peut dresser la liste subjective des biens qui réjouissent son corps, qui, très vite, n’existera plus. Comme les douleurs, et même s’ils s’avèrent plus rares et moins durables, les plaisirs ponctuent les jours et les nuits. À chacun de faire preuve du talent de n’en bouder aucun, surtout s’ils ont tous l’arrière-goût faisandé de la mort.
jeudi 10 mars 2011
Du nihilisme comme de l'un des beaux-arts (suite)
« N’importe ce que l’on encense, on est la proie de l’ombre et de la dissolution, n’importe ce que l’on adore, on n’évitera rien, les bons et les méchants n’ont qu’une seule destinée, un seul abîme accueille les saints et les monstres, l’idée du juste et de l’injuste n’a jamais été qu’un délire, auquel nous sommes attachés pour des raisons de convenance. »
Albert Caraco
Bréviaire du chaos
dimanche 6 mars 2011
Le choix des plats
"Notez que je n'ai rien contre la philosophie, mais franchement, là, sur le coup de midi, je préfère me taper la cloche."
Clément Rosset