mardi 29 juin 2010

IN GIRUM IMUS NOCTE — ou comment, de la croyance en un sens de l'histoire, on passe, in fine, au sentiment que le devenir n'est qu'une rengaine.



Tout jeune déjà, j’aimais me faire remarquer. Au lycée de Biarritz, entre deux cours, ou au Cyrano, le bistrot de l’absentéisme, je m’isolais et me mettais à lire ostensiblement des ouvrages de philosophie afin que les filles me prêtent une nette supériorité intellectuelle par rapport aux autres garçons. Ayant par ailleurs une image de je-m’en-foutiste à soigner, je prenais garde de ne pas paraître absorbé par mes lectures. Mais comme je ne feignais pas pour autant de lire, peu à peu la matière des livres infiltrait mon esprit, faisant de moi un jeune gandin cérébral peu avantagé pour faire battre le cœur des lycéennes biarrotes — plus prompt à chavirer sous le regard délavé d’un surfeur. Cela se passait dans les années soixante-dix qui battaient leur vide. C’est à cette époque que je découvris La société du spectacle. Tout cela pour dire que Guy Debord fut pour moi un philosophe de classe terminale.

lundi 28 juin 2010


Même si la prudence conseille de ne pas rendre un trop grand service à un ami afin qu'il ne vous fasse pas payer au prix fort la dette qu'il vous doit, il arrive que l'amitié allège la vie. Il est curieux que j'attende la même chose de l'amour, conscient qu'il complique tout. Guetter un signe de l'aimée m'est une agonie. Je vis dans la terreur qu'elle me quitte, qu'elle me jette dans la gueule du vide, qu'elle me rende à moi-même. Mais là, rien d'original. La société n'est qu'un vaste orphelinat où les pensionnaires cherchent en pure perte à s'adopter entre eux.

Si j'aime Jacques Demy ? Affirmatif ! Françoise Dorléac et Gene Kelly ? No comment ...



Le pari de l'amour, même s'il faut se résoudre à le perdre, c'est de prolonger une rencontre.

dimanche 27 juin 2010

Plèbe parade


 Le spectacle tapageur des rires, des cris et des gesticulations de ceux qui ne se réjouissent qu’en foule offre au contemplateur détaché et lointain la volupté de se sentir étranger à cet hédonisme grégaire. Et si, par chance, il rencontre en cette occasion une autre âme solitaire partageant le même sentiment, non seulement le voilà convaincu que son inaptitude aux réjouissances collectives relève d’une saine infirmité mais, plus encore, que rien n’est plus ennuyeux que de chercher à se désennuyer.

samedi 26 juin 2010

IN A LONELY PLACE - 1950 Nicholas Ray. Titre français : LE VIOLENT


"Je suis né quand elle m'a embrassé. Je suis mort quand elle m'a quitté. J'ai vécu tant qu'elle m'aimait"

L'Etre et le Séant

Simone de Beauvoir (Chicago 1953)

"J'ajouterai qu'une bonne paire de fesses a plus de pouvoir en ce monde que toutes les élucubrations des philosophes."
L'Arétin

samedi 19 juin 2010


"Pénétrer comme un rêve dans l'âme d'une jeune fille est tout un art, en sortir est un chef-d'œuvre."

Soren Kierkegaard
Journal du séducteur

jeudi 17 juin 2010

"Les hommes en foule ne sauraient se passer de maître."
Gustave Le Bon

vendredi 11 juin 2010




Pour les femmes que j'ai connues, j'espère rester le meilleur de leurs pires souvenirs.

mercredi 9 juin 2010


Adolescent, j'aurais sacrifié tout mon argent de poche pour qu'un chirurgien esthétique creusât sur mon visage ces rides qui ornaient le regard de rapace de Lee Van Cleef. À présent, les coins de mes yeux se craquellent et cela ne me donne pas davantage l'air d'un prédateur. Je ne suis devenu qu'un chasseur de mots en panne de mythologie, cherchant à traquer quelques aphorismes de plus.

mardi 8 juin 2010

  


 "Il vaut mieux être un ivrogne célèbre qu'un alcoolique anonyme."

Jérôme Leroy
                            Physiologie des lunettes noires 

  

"La femme cherche un maître pour le dominer."
Jacques Lacan