En traînant à la Chambre d'amour, hier, je pensais à Jean-Jacques Rousseau. Comment l'auteur des Rêveries du promeneur solitaire a-t-il pu rédiger Le Contrat social et deux projets de constitution, l'un pour la Corse, l'autre pour la Pologne? Que lui importait le destin politique de ces contrées et de leurs peuplades? Moi qui pourrais intituler la somme de mes billets Les Songeries du traîneur balnéaire, je suis incapable de réfléchir à l'établissement d'une constitution du Pays basque ou, même, de la France — laquelle, dit-on, en dispose déjà d'une. Quant à élaborer une théorie du contrat social, la chose me paraît plus éloignée de moi encore tant je tiens les humains pour un ramassis de canailles ingouvernables. Rousseau, me suis-je dit, était donc un faux contemplatif. Eût-il été absorbé par des idées flottantes, il n'aurait pas suscité l'admiration du jeune Bonaparte — ni les railleries de Voltaire. «En tout cas, ce n'est pas à moi qu'on fera le sale coup de transporter mes cendres au Panthéon», me suis-je dit en recevant les tendres baisers des embruns.
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