En traînant à Biarritz, l'autre jour, la chaleur commençait à m'importuner. Impossible de philosopher. Je me suis alors demandé quelle était la température la plus favorable pour que mon esprit se lance dans l'élaboration de concepts. Je me suis souvenu que telle était pour Gilles Deleuze la vocation du philosophe. Avec ses "machines désirantes", ses "rhizomes", son "pli", que sais-je encore, Deleuze, en effet, sur ce point, ne nous a pas déçus. Mais philosophait-il par fortes températures? J'ai creusé ma mémoire pour me rappeler en quelle condition atmosphérique j'avais forgé jadis les concepts de "chichi", de "blabla", de "gnangnan". En vain. J'ai eu toutefois souvenir que si je n'avais pu peaufiner le concept de "concon" qui visait à définir des théories sur le bonheur, la joie, la vie réussie, ce n'était pas pour des raisons météorologiques, mais par flemme. Ma flemme connaît des variations, mais elle est mon unique climat intime.
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