Quand des têtes plates veulent réduire à quia les têtes bien faites, elles les traitent de complotistes ou de conspirationnistes. Ces têtes plates sont tellement plates que l'idée de la nécessité de comploter, ou de conspirer, contre des concurrents, des adversaires, des ennemis, quand on détient et exerce le pouvoir, leur semble irrationnelle. Pour les têtes plates, le désir de domination exprime une forme de civilité. Personnellement, quand je rappelle que des intérêts privés trouvent des accords opaques avec des institutions publiques, que celles-ci servent celles-là, je ne parle ni de complot ni de conspiration, mais de combinazioni. C'est par ce terme chantant que les Italiens, gouvernés par la mafia depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, désignent des arrangements lucratifs, des combines, passés entre l'État et des entreprises industrielles ou des sociétés financières puissantes. Il va de soi que j'évite de parler avec les têtes plates. Mais quand cela arrive et que l'une d'elles m'accuse d'être complotiste ou conspirationniste, je proteste avec la plus vive énergie: «Pardon, Ducon, je suis combinazioniste!»
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