En ce lundi, nous rappelons:
1)la parution jeudi 29 avril de notre bref essai, Du pessimisme chic, dans le numéro de mai de Philosophie Magazine;
2)notre conférence du vendredi 30 avril — Qu’est-ce qui est beau ? — qui se tiendra en plein air, dans la jolie cour de la Maison Rouge de Biarritz(réservation ici clic).
Qu'on se le dise !
Votre article dans Philosophie Magazine m’a peut être fait comprendre un paradoxe de la philosophie de Clément Rosset. Grâce à son livre « Le Réel et son double », Rosset m’a permis d’y voir plus clair philosophiquement. Et cependant, dans « La force majeure », il décrit un « optimisme malgré tout » qui l’éloigne du Réel décrit dans « le Réel et son double ». Car cette « force majeure » ne serait possible, à la vérité, que dans un autre Réel, que vous nommez « philosophique ». Clément Rosset, malgré sa philosophie, n’aura donc pas pu échapper lui-même à la tentation du « double » ! Comme philosophe, comme vous l’expliquez, je crois donc que oui. Mais dans sa vie, je ne suis pas sûr. Ne l’ayant pas connu personnellement et seulement lu, je suis porté à croire qu’il a vécu toute sa vie pourvu d’un tempérament plutôt joyeux, fondé sur un je-m’en-foutisme et un scepticisme montaigniens, ceux qui font dire à Montaigne « Pour moi, j’aime la vie ». Rosset semblait incarner, pour le lecteur que je suis, « la force majeure » de son livre, celle d’un « bon vivant » à la fois perspicace, non dupe et je m’en foutiste (même s’il a été à un moment de sa vie victime de dépression) . Ce qui a peut être probablement fait croire à bon nombre de ses lecteurs que cette « force majeure » philosophique leur était accessible à eux aussi dans leur vie quotidienne pour peu qu’ils philosophent comme lui. Alors qu’elle était avant tout incarnée, au sens propre. Une philosophie ne serait alors qu’une extension du corps et des humeurs d’un philosophe… Mais tout cela n'est que supposition ou « vents de bouche »… Pierre L.
RépondreSupprimerCher Pierre,
SupprimerClément Rosset revivait quand il était entouré d'affection. Il blaguait, contait des anecdotes savoureuses, n'aimait rien tant que se taper la cloche en compagnie d'amis proches. Il a surmonté sa longue phase dépressive et survécu à sa noyade. Je ne suis pas sûr que ce soit la joie seule qui l'ait aidé à sortir la tête hors de l'eau. Ce qui est certain, c'est qu'il possédait en lui un vouloir-vivre majeur qui lui a permis d'écrire jusqu'à la fin des livres profonds et drôles.