Le Dôme, juin 2016,
en compagnie de l'Infâme R.J.
Mon ami et éditeur Roland Jaccard me confia un jour que, grâce au succès commercial du Petit Traité des grandes vertus d'André Comte-Sponville qu'il publia dans la collection Perspectives critiques, il put financer la réfection de sa garçonnière parisienne. Je suis retombé sur une lettre que le philosophe m’avait écrite à l’époque sachant que je traversais une passe difficile. «On ne parle plus guère des vertus. Cela signifie-t-il que les gens n’en aient plus besoin ou qu’ils doivent y renoncer? Sans donner des leçons de morale, pourquoi ne feriez-vous pas comme moi, pourquoi n’aideriez-vous pas chacun de vos proches à devenir son propre maître et son unique juge pour qu’il soit plus humain, plus heureux, et vous, par cet enseignement, de même?» Son mot est resté sans réponse. Qu’aurais-je pu dire, sinon que, pour ma part, chaque fois que je feuillette un livre d’éthique, ancien ou actuel, je me demande ce que j’ai bien pu faire de répréhensible à son auteur pour qu’il me souhaite, selon les mots de mon correspondant, plus vertueux ou plus humain?
Mais enfin, c'était là, à portée de main, les vertus, la sagesse, l'humanité, le bonheur majoré, vous étiez à deux doigts, il s'en est fallu d'un cheveu, il n'en tenait qu'à vous, vous étiez prévenu,
RépondreSupprimeret vous n'avez rien fait, pas esquissé le moindre geste ?
Et sans donner la moindre justification ?
Vous avez raison Madame Catherine, Monsieur Frédéric ne fait pas grand chose pour se faire apprécier, c'est pour ça qu'on l'apprécie. Pour les vertus contractuelles il faut voir avec Michel O. ou alterner les deux pour équilibrer ses yin et yang.
RépondreSupprimerJe me moquais, car toute proportion gardée, quelqu'un m'a dit tout récemment quelque chose d'équivalent, à savoir (je résume) "si tu avais suivi mes conseils, quelle femme formidable cela aurait fait !"
SupprimerAh ces gens qui savent !