Chers habitués, je vous invite séance tenante à lire ce
texte de Louis Watt-Owen sur Bukowski (clic).Puissiez-vous ainsi découvrir sa page, La main de singe, et vous y reporter dès
que vous désirerez lire une prose en tout point intelligente et percutante.
samedi 26 septembre 2015
vendredi 4 septembre 2015
Le gentilhomme de Bilbao
Iñaki Uriarte
Je n’ai rien écrit depuis plusieurs
jours. C’est moins grave que de n’avoir rien à lire. Par chance, ce n’est pas
le cas. Je lis des journaux. Non pas la presse, mais les journaux d’Iñaki
Uriarte. J’en attaque ce jour le troisième tome. Depuis le mois de juillet, je me plais dans la compagnie
de ce gentilhomme. Comme je le lui ai écrit, il regarde son entourage, le
monde, la vie, avec une ironie flegmatique que je lui envie. Pas la moindre
trace de mauvais poil sous sa plume,
ou, alors, traité aussitôt en notes humoristiques. La terrible
expérience du fâcheux marrant? «Quand on
tient à me raconter une bonne blague, je panique à l’idée de ne pas la
comprendre!» Le refrain du râleur populiste? « ”Et ça! C’est payé avec mes impôts!”, répète souvent Machin. Les
gens n’imaginent pas la quantité de choses payées grâce aux impôts de Machin.
Il faudrait élever une statue en l’honneur de cet homme, ou donner son nom à un
square.» Le ressassement des idées noires en phase maximale d’ennui? «Ce matin, je pensai que seul un incendie, ou
une guerre, ou une crise cardiaque, aurait pu m’extirper du vide désespérant où je me trouvais. Il y a des journées bouchées. Il y a des jours, des
heures, où je mérite la sentence: ”À casser des pierres, voilà à quoi je te
condamnerai”. J’ai opté pour la solution la plus commode: un tranquillisant.
Jamais je ne me lasserai d’admirer la puissance des cachets. Le tétrapharmakôn
d’Épicure n’est que de l’eau bénite en comparaison de ce que peut réellement
pour moi Antonio, mon pharmacien.»
À propos de certains livres,
Uriarte note: «Parfois je prolonge fort
tard la lecture d’un ouvrage pour le finir et ne pas avoir à le reprendre un
jour de plus.» Je redoute quant à moi d’arriver
à la dernière page des essais de ce Montaigne basco-newyorkais.