Mon parc (vue partielle)
En ce deuxième jour de confinement forcé, je cherche un thème à creuser, une anecdote à raconter. Je suis écrivain. Je devrais savoir tirer profit de cette situation particulière pour exposer les pensées ou les sentiments qu’elle suscite en moi. Or, elle ne m’inspire rien. Pas la moindre considération sur le spectacle d’une société soumise à une sorte de couvre-feu. Mon inquiétude, réelle, demeure à l’état d’émotion stérile. J’ai la sensation que mes facultés intellectuelles se sont confinées d’elles-mêmes à l’intérieur de mon crâne. Pour tenter de les dégourdir, je prends un roman lu autrefois mais mon attention flanche au bout de quelques pages. Je me résigne donc à l’idée que je ne suis ni un écrivain ni un lecteur. Je ne m’en blâme pas pour autant. Aujourd’hui comme hier, je vais prendre un bain en écoutant une émission de France Culture. J’aime bien somnoler dans l’eau chaude avec les voix de gens doctes en fond sonore. Cependant, je ne me raserai pas. Me laisser pousser la barbe, c’est ce que je fais de mieux.
Merci d'avoir croqué ce sentiment de vacuité et de stérilité que je connais bien, moi aussi.
RépondreSupprimerMarre des gens qui ont toujours un avis, un commentaire, une cause ou un point de vue à défendre.
Un peu d'alcool et un tourne disque. Et basta !
M.
Voilà où mène la philosophie...
RépondreSupprimerAlfonso est barbu, à présent.
RépondreSupprimerCe vendredi 13 dernier, votre conférence tombait pourtant à point nommé. Vous auriez pu la débuter par une citation de Giono : "Le choléra, c'est la nature qui règle ses comptes au crayon rouge". Mais l'ambiance serait alors devenue glaciale. Pierre L
RépondreSupprimerUne aria, un tube, un fait divers pour un roman, la philosophie d'une série TV, Jean-Paul Dubois, etc.
RépondreSupprimerBéni soit la confinement, j'ai tout loisir de considérer mes pensées.
RépondreSupprimerCelles sur le balcon, semées en septembre, enfin fleuries en délicates corolles jaunes et mauves.
Je trouve néanmoins que mes pensées ont les idées courtes.
Je rentrais du boulot ce matin et je vous ai entendu sur FI remettre les choses au clair concernant la nature des hommes. Vous parliez de l’égoïsme de ceux qui dévalisent les supermarchés avec raison. Vous auriez pu aussi parler des patrons qui refusent de stopper la production et qui eux restent confinés. Macron les encourage , il faut aller au boulot. Je suis rentré chez moi et j’y reste, on va pas crever pour leurs boites.
RépondreSupprimerCordialement,
lucm
Cher Lucm,
SupprimerJe croyais que nombre d'activités étaient arrêtées,comme, par exemple, la production automobile et d'autres secteurs industriels. Le gouvernement encourage le travail dans le secteur primaire et l'approvisionnement. L'État va le soutenir financièrement. Il redécouvre son rôle économique. Macron devient par nécessité social-démocrate. Ironie de l'Histoire.
Bien à vous,
FS
Cher Frédéric,
SupprimerJe travaille dans l'industrie parapétrolière dans un secteur et pour une production non essentiels. Pourtant il a fallu batailler pour que la production s’arrête aujourd'hui. L'assemblée nationale examine ce jour une loi d'urgence pour pouvoir déroger au code du travail et à celui de la sécurité sociale.
Ah! Cher Lucm,
SupprimerBonne nouvelle ! Vous allez pouvoir vous adonner au dessin et à la peinture.
Et à la lecture de Jamais la même vague (un titre d'actualité) si Amazon veux bien me le livrer.
RépondreSupprimerJe nous souhaite le plus doux confinement.
Confinement forcé…
RépondreSupprimerJe relis "Journées perdues" et gagne au passage quelques heures. Plaisir renouvelé, et même plus intense qu'à la première lecture.
Le critère d'un bon écrivain, selon Michel Polac. Celui qui se laisse relire. C'est très juste. Je vous dois cette confidence.
Confinement forcé…
Pas de vue sur un parc, comme vous, cher Frédéric… Mais tout comme vous, des méditations au sujet de la barbe qui pousse. Nouvelle mesure de temps ?
Et des pensées viennent : le coronavirus, prétexte, alibi, symptôme du devenir orwellien du monde ? Il semblerait que oui.
Prochaine lecture : "La Possibilité d'une île".
Nous y sommes…
J-Luc Pikula